Les panneaux de verre du REM fabriqués dans le golfe Persique
Une entreprise des Émirats arabes unis préférée à la québécoise Prelco
Ne cherchez pas le logo « Fabriqué au Québec » sur les larges panneaux de verre extérieurs des 26 stations du Réseau express métropolitain (REM), le projet phare de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). C’est plutôt un fabricant d’abu Dhabi qui a été choisi, laissant sur le carreau une entreprise québécoise avec plus de 60 ans d’expérience, a appris Le Journal.
Le contrat du design et de la fabrication des panneaux de verre a été attribué à Emirates Glass, une société fondée en 1998 aux Émirats arabes unis.
« C’est une décision qui a surpris tout le monde. On nous parle toujours du panier bleu, donc on a trouvé cela spécial », nous a confié une source qui connaît bien le secteur.
Au moins une compagnie québécoise, le fabricant Prelco, était sur les rangs. La déception est encore palpable au sein de l’entreprise fondée en 1954 à Rivière-du-loup.
APRÈS LES WAGONS INDIENS
« Qu’on ait perdu le contrat, c’est une chose, mais que ce ne soit pas une compagnie canadienne ou québécoise, c’est frustrant. La Caisse de dépôt et placement, à ce que je sache, c’est notre argent. Après les wagons fabriqués en Inde, je dois dire que ça m’est resté de travers. Il n’y a pas de volonté politique pour favoriser l’achat local », s’est désolé Sylvain Maillet, directeur technique chez Prelco.
Dès les balbutiements du REM, Prelco a collaboré au projet en soumettant des échantillons de verre.
« On m’a sollicité pendant deux ans, mais au final, ils ont décidé d’aller vers un produit équivalent en performance, mais pas en apparence. Pour une question de prix, c’est allé aux Émirats arabes unis », a expliqué M. Maillet.
Selon lui, ce contrat aurait eu un impact majeur pour l’entreprise qui a déjà oeuvré sur différents projets, notamment à la Tour du CN à Toronto.
« Ça pouvait
représenter une dizaine de millions de dollars seulement pour nous », a-t-il souligné.
FORT TAUX DE CONTENU QUÉBÉCOIS
Appelée à commenter le dossier, CDPQ Infra affirme que le contrat des panneaux de verre a été octroyé par le consortium à une entreprise lavalloise Vitreco, propriété du groupe ontarien Flynn. Et c’est ce groupe qui a décidé de se tourner vers le fournisseur des Émirats arabes unis. La Caisse souligne aussi qu’un sous-traitant québécois, plani-verre a été choisi pour les éléments vitrés intérieurs.
« Nous souhaitons un maximum de contenu québécois. À cet égard, environ 86 % des contrats octroyés pour le projet REM ont été signés avec des entreprises du Québec et près de 97 % avec des entreprises canadiennes », a souligné Jean-Vincent Lacroix, de CDPQ Infra.