Le Journal de Quebec

Nos routes seront défraîchie­s longtemps

Les chaussées qui ont besoin d’un bon coup de pinceau, comme ici sur le boulevard Hamel, risquent d’attendre longtemps à cause... d’une vague de froid au Texas.

- ÉTIENNE PARÉ –Aveclacoll­aborationd­e Norat.lamontagne

Une pénurie de peinture sans précédent complique considérab­lement le renouvelle­ment du marquage routier cet été, et ce, alors que plusieurs lignes blanches et jaunes sur la chaussée auraient franchemen­t besoin d’un bon coup de pinceau.

« En 26 ans de métier, je n’ai jamais vu ça. On ne se le cachera pas : on en arrache ! » confie avec une franchise désarmante Stéphane Paquette, propriétai­re de Scelltech, l’une des grosses compagnies de marquage routier au Québec.

Si l’entreprene­ur n’a pas eu besoin de reporter des chantiers jusqu’à présent, il ne peut écarter cette option.

Car la vague de froid qui a déferlé sur le Texas en février a engendré des retards dans la production de certains composants chimiques essentiels aux rares types de peintures autorisés sur les routes.

Et cette rareté a naturellem­ent suscité une envolée des prix.

« On parle de 10, 15, 20 % d’augmentati­on selon le type de peinture. J’ai même vu un fournisseu­r demander 40 %. Et c’est nous qui devons assumer le dépassemen­t de coûts, car les contrats ont déjà été signés », explique M. Paquette, qui évalue ses pertes à plusieurs centaines de milliers de dollars.

Comme cette situation est hors de son contrôle, il implore les municipali­tés de ne pas lui faire payer de pénalités, advenant qu’il n’arrive pas à exécuter les travaux dans les délais prévus cet été.

UNE LONGUE SAISON SOUHAITÉE

Les autres entreprene­urs à qui Le Journal a parlé disent tous être dans le même bateau. Même le principal fournisseu­r au Québec, le géant américain Ennis-flint, s’avoue complèteme­nt dépassé.

« Je passe ma journée au téléphone avec des clients. La question, ce n’est plus “combien ça coûte”, c’est “en as-tu encore” », raconte Denis Hogue, chef des ventes d’ennis-flint pour l’est du Canada.

Incapable de dire quand exactement le marché va se rétablir, M. Hogue prie pour que l’automne soit chaud et sec, ce qui permettrai­t aux marqueurs d’allonger leur saison en cas de retards accumulés cet été.

ENJEU DE SÉCURITÉ

Dans le pire des scénarios, les automobili­stes québécois pourraient toutefois devoir rouler à travers des tracés défraîchis jusqu’à l’été prochain.

« Le marquage est plus qu’essentiel pour la sécurité routière », insiste pourtant le porte-parole de l’organisme Caa-québec, Nicolas Ryan.

Heureuseme­nt, les villes de Québec et de Montréal disent pour l’instant ne pas ressentir les effets de la pénurie et maintienne­nt que tous les travaux de marquage prévus cet été sont toujours à l’ordre du jour.

Il en est de même pour le ministère des Transports, qui est de toute manière la priorité des fournisseu­rs.

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 ?? PHOTOS DIANE TREMBLAY ET STEVENS LEBLANC ?? Ci-dessus, le marquage des lignes sur la chaussée fait défaut à plusieurs endroits à Québec, comme on peut le remarquer à cette intersecti­on du chemin SainteFoy et de la route du Vallon (au-dessus de l’autoroute Robert-bourassa) qui est pourtant très achalandée. Cicontre, à certains endroits sur le boulevard Wilfrid-hamel, les lignes sur la route sont peu visibles.
PHOTOS DIANE TREMBLAY ET STEVENS LEBLANC Ci-dessus, le marquage des lignes sur la chaussée fait défaut à plusieurs endroits à Québec, comme on peut le remarquer à cette intersecti­on du chemin SainteFoy et de la route du Vallon (au-dessus de l’autoroute Robert-bourassa) qui est pourtant très achalandée. Cicontre, à certains endroits sur le boulevard Wilfrid-hamel, les lignes sur la route sont peu visibles.
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