L’UPAC admet une « enquête fautive » sur Guy Ouellette
Le corps policier s’excuse d’avoir arrêté injustement le député il y a quatre ans
L’UPAC a admis hier que des dérapages ont mené à l’arrestation du député Guy Ouellette, à qui elle a présenté ses excuses.
Le commissaire à la lutte à la corruption Frédérick Gaudreau est venu à l’assemblée nationale, hier, où il est apparu aux côtés de M. Ouellette.
L’arrestation du député de Chomedey, à Laval, par l’unité permanente anticorruption (UPAC), en octobre 2017, est le résultat d’une « enquête fautive à certains égards », a-t-il déclaré.
« Cette arrestation était injustifiée. L’UPAC s’excuse des conséquences dévastatrices [de] cette arrestation. »
M. Gaudreau a voulu se faire rassurant sur les pratiques en cours au sein du corps policier.
« La police cowboy, moi je n’en ai jamais fait et je n’en ferai jamais », a-t-il dit.
L’UPAC a ainsi admis pour la première fois des torts dans le cadre d’une enquête portant sur des fuites de renseignements policiers.
Mandaté en 2018, le Bureau des enquêtes indépendantes doit toujours faire la lumière dans ce dossier.
ENTENTE CONFIDENTIELLE
En juin 2019, M. Ouellette avait déposé une poursuite de 550 000 $ contre le gouvernement.
Hier, M. Gaudreau a affirmé que ses excuses font partie d’une entente confidentielle intervenue entre les parties.
« La poursuite contre L’UPAC est terminée », a-t-il dit en refusant de donner plus de détails sur les conditions convenues.
M. Ouellette, qui siège comme indépendant après avoir été expulsé du caucus libéral à la suite d’un différend, n’a pas voulu commenter.
« Ce matin, j’encaisse le coup », a dit hier l’ancien policier.
M. Gaudreau a expliqué que ces excuses s’adressent non seulement à M. Ouellette et ses proches, mais également aux députés de l’assemblée nationale.
En 2017, son arrestation avait provoqué une onde de choc au sein de l’institution.
Le président de l’assemblée nationale Jacques Chagnon s’était indigné des façons de procéder du corps policier qui était alors dirigé par Robert Lafrenière.
« Qu’on accuse ou que l’on s’excuse », avait-il alors réclamé dans une déclaration en Chambre devant tous les députés, quelques jours après l’arrestation.
JAMAIS ACCUSÉ
L’UPAC n’a finalement jamais accusé M. Ouellette, qui était soupçonné d’avoir contribué à des fuites de renseignements policiers provenant de l’enquête Mâchurer, portant sur l’ex-premier ministre Jean Charest et le collecteur de fonds et homme d’affaires Marc Bibeau.
Le premier ministre François Legault a limité ses commentaires, hier.
« C’était sous l’ancien régime de L’UPAC, je trouve ça malheureux », a-t-il dit hier.