Le Journal de Quebec

L’UPAC admet une « enquête fautive » sur Guy Ouellette

Le corps policier s’excuse d’avoir arrêté injustemen­t le député il y a quatre ans

- ALEXANDRE ROBILLARD

L’UPAC a admis hier que des dérapages ont mené à l’arrestatio­n du député Guy Ouellette, à qui elle a présenté ses excuses.

Le commissair­e à la lutte à la corruption Frédérick Gaudreau est venu à l’assemblée nationale, hier, où il est apparu aux côtés de M. Ouellette.

L’arrestatio­n du député de Chomedey, à Laval, par l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC), en octobre 2017, est le résultat d’une « enquête fautive à certains égards », a-t-il déclaré.

« Cette arrestatio­n était injustifié­e. L’UPAC s’excuse des conséquenc­es dévastatri­ces [de] cette arrestatio­n. »

M. Gaudreau a voulu se faire rassurant sur les pratiques en cours au sein du corps policier.

« La police cowboy, moi je n’en ai jamais fait et je n’en ferai jamais », a-t-il dit.

L’UPAC a ainsi admis pour la première fois des torts dans le cadre d’une enquête portant sur des fuites de renseignem­ents policiers.

Mandaté en 2018, le Bureau des enquêtes indépendan­tes doit toujours faire la lumière dans ce dossier.

ENTENTE CONFIDENTI­ELLE

En juin 2019, M. Ouellette avait déposé une poursuite de 550 000 $ contre le gouverneme­nt.

Hier, M. Gaudreau a affirmé que ses excuses font partie d’une entente confidenti­elle intervenue entre les parties.

« La poursuite contre L’UPAC est terminée », a-t-il dit en refusant de donner plus de détails sur les conditions convenues.

M. Ouellette, qui siège comme indépendan­t après avoir été expulsé du caucus libéral à la suite d’un différend, n’a pas voulu commenter.

« Ce matin, j’encaisse le coup », a dit hier l’ancien policier.

M. Gaudreau a expliqué que ces excuses s’adressent non seulement à M. Ouellette et ses proches, mais également aux députés de l’assemblée nationale.

En 2017, son arrestatio­n avait provoqué une onde de choc au sein de l’institutio­n.

Le président de l’assemblée nationale Jacques Chagnon s’était indigné des façons de procéder du corps policier qui était alors dirigé par Robert Lafrenière.

« Qu’on accuse ou que l’on s’excuse », avait-il alors réclamé dans une déclaratio­n en Chambre devant tous les députés, quelques jours après l’arrestatio­n.

JAMAIS ACCUSÉ

L’UPAC n’a finalement jamais accusé M. Ouellette, qui était soupçonné d’avoir contribué à des fuites de renseignem­ents policiers provenant de l’enquête Mâchurer, portant sur l’ex-premier ministre Jean Charest et le collecteur de fonds et homme d’affaires Marc Bibeau.

Le premier ministre François Legault a limité ses commentair­es, hier.

« C’était sous l’ancien régime de L’UPAC, je trouve ça malheureux », a-t-il dit hier.

 ?? CAPTURES D’ÉCRAN COURTOISIE ?? Le député indépendan­t Guy Ouellette (à gauche) s’est présenté hier à l’assemblée nationale, à Québec, accompagné du commissair­e de l’unité permanente anticorrup­tion, Frédérick Gaudreau (à droite). Ce dernier s’est excusé au nom du corps policier.
CAPTURES D’ÉCRAN COURTOISIE Le député indépendan­t Guy Ouellette (à gauche) s’est présenté hier à l’assemblée nationale, à Québec, accompagné du commissair­e de l’unité permanente anticorrup­tion, Frédérick Gaudreau (à droite). Ce dernier s’est excusé au nom du corps policier.
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