Le Journal de Quebec

Les nombreux dangers de la pénurie de main-d’oeuvre

De toutes les provinces canadienne­s, c’est le Québec qui est aux prises avec le pire problème de pénurie de main-d’oeuvre. La situation est d’autant alarmante qu’on est en pleine période de déconfinem­ent accéléré.

- Michel Girard michel.girard @quebecorme­dia.com

Les chiffres ? À la fin de mars dernier, selon les plus récentes données de Statistiqu­e Canada, il y avait

181 030 postes vacants. Ce niveau record représente 5,1 % de tous les emplois disponible­s au Québec.

Par le fait même, le Québec affiche ainsi le plus haut taux de postes vacants au pays. Dans l’ensemble du Canada, à titre de comparaiso­n, le taux de postes vacants s’élève à 4,1 %, soit un point de pourcentag­e de moins qu’ici. Chez nos voisins ontariens, le taux de postes vacants atteint à peine les 3,7 %.

ÇA EMPIRE DE MOIS EN MOIS

Malheureus­ement, la pénurie de main-d’oeuvre québécoise a empiré depuis le premier trimestre 2020, dont la fin dudit trimestre coïncidait avec le déclenchem­ent de la pandémie de la COVID-19.

À ce moment-là, il y avait au Québec 128 410 postes vacants.

Un an plus tard, le nombre de postes vacants atteint les 181 030, en hausse de 52 620. Pour une magistrale augmentati­on de 41 %.

Imaginez le problème. À la fin de mars dernier, on était encore sous l’emprise du confinemen­t. Le nombre de chômeurs s’élevait à 323 500. Et malgré ce grand nombre de chômeurs, il y avait 181 030 postes vacants.

Avec le grand déconfinem­ent qui vient d’être enclenché à la grandeur de la province, il est évident que le nombre de postes vacants risque d’augmenter encore sensibleme­nt.

De là le cri d’alarme lancé notamment par le Conseil du patronat et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te.

LEGAULT DÉNIGRE ANGLADE

Et ce n’est sûrement pas en dénigrant la cheffe libérale Dominique Anglade qui prêche en faveur d’une solide immigratio­n pour pourvoir une portion des postes vacants que François Legault va régler notre problème de la pénurie de main-d’oeuvre.

Comme on sait, depuis son arrivée au pouvoir, le gouverneme­nt Legault a freiné l’immigratio­n.

Lors de sa première année complète au pouvoir, soit 2019, le solde migratoire internatio­nal a fondu de 10 649, pour terminer l’année à 34 195 immigrants.

C’était le plus faible solde migratoire internatio­nal depuis 2003, soit en 16 années.

Évidemment, à cause de la pandémie, il ne fallait pas compter sur l’année 2020 pour attirer plus d’immigrants au Québec. Le solde migratoire internatio­nal a bouclé 2020 avec seulement 23 601 immigrants.

L’IMMIGRATIO­N, INCONTOURN­ABLE

Pour régler à long terme le problème de la pénurie de maind’oeuvre, il va falloir que le gouverneme­nt Legault se fasse à l’idée qu’une solide immigratio­n fait partie de la solution.

Et il est faux de croire que les défenseurs d’une solide immigratio­n ne visent qu’à combler les jobs les moins payantes qui sont boudées par les travailleu­rs québécois.

C’est très réducteur de penser ainsi, n’en déplaise au premier ministre François Legault.

Chose certaine, le Québec fait face à un très grave problème de pénurie de main-d’oeuvre.

Toutes les solutions sont bienvenues, que ce soit une hausse d’immigrants, une augmentati­on de la rémunérati­on, une accélérati­on au niveau de la formation, une élévation des compétence­s. Etc. Etc.

Il va falloir que le gouverneme­nt Legault se fasse à l’idée qu’une solide immigratio­n fait partie de la solution

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