La Caisse rabrouée à Québec
Le PQ soupçonne que le contrat aux Émirats arabes unis n’est pas un cas isolé
La classe politique a dénoncé l’octroi du contrat des grands panneaux de verre, signature des 26 stations du Réseau express métropolitain (REM), à une entreprise d’abu Dhabi au détriment d’un fournisseur québécois.
« C’est triste de voir que des entreprises du Québec qui ont l’expertise et le savoir-faire nécessaires pour des contrats majeurs soient tassées », a souligné Ewan Sauves, porte-parole du premier ministre François Legault.
Selon lui, il s’agit « d’un autre exemple concret de la mauvaise entente conclue par le gouvernement libéral ». « On ne refera pas les mêmes erreurs que les libéraux et on va prioriser l’achat local pour les prochains projets, notamment le nouveau REM de l’est », a poursuivi M. Sauves.
Le projet du REM a été lancé durant le gouvernement libéral de Philippe Couillard. Toutefois, la Caisse de dépôt n’a pas été en mesure de nous dire à quel moment le contrat des stations du REM a été octroyé.
Le Journal rapportait hier que c’est une entreprise d’abu Dhabi, Emirates Glass, qui va fournir les larges panneaux de verre extérieurs des 26 stations du REM. Prelco, une entreprise familiale québécoise avec plus d’une soixantaine d’années d’expérience était sur les rangs afin d’obtenir le contrat.
La filiale de la Caisse responsable du projet, CDPQ Infra, affirme que le contrat a été octroyé à une firme lavalloise. Mais celle-ci s’est tournée vers un fournisseur d’abu Dhabi.
TRANSPARENCE ET NOUVELLES RÈGLES
« Combien de cas se cachent dans le 86 % [de contenu québécois] où, dans les faits, le contrat échappe à nos fabricants d’ici pour être sous-traité à l’étranger ? Nous demandons la ventilation des contrats pour chaque sous-traitant afin d’être en mesure de bien évaluer les réelles retombées pour le Québec », a estimé la députée Méganne Perry Melançon, porte-parole péquiste en matière d’économie.
Pour la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, il s’agit d’une preuve qu’il y a urgence de mettre en place une nouvelle façon d’octroyer les contrats, et pas seulement à la CDPQ.
« On veut une règle pour encourager les entreprises au-delà du fait que c’est le bas soumissionnaire. De manière générale comme société, il faut sortir des paradigmes dans lesquels on se trouve présentement. On réduit tout à une valeur comptable. Il y a la valeur sociale et environnementale. Il faut transformer les règles du jeu », a-t-elle estimé.
MANQUE DE RIGUEUR
Pour l’opposition solidaire, le bas de laine des Québécois a la responsabilité et le devoir de choisir ses fournisseurs avec plus de rigueur.
« Quand on prétend faire de l’achat local et mettre du contenu québécois, on ne sous-traite pas à quelqu’un qui fait venir le matériel d’ailleurs. La Caisse a quand même les moyens de choisir ses fournisseurs », a souligné le député de Québec solidaire, Vincent Marissal.