Le Journal de Quebec

La Caisse rabrouée à Québec

Le PQ soupçonne que le contrat aux Émirats arabes unis n’est pas un cas isolé

- OLIVIER BOURQUE

La classe politique a dénoncé l’octroi du contrat des grands panneaux de verre, signature des 26 stations du Réseau express métropolit­ain (REM), à une entreprise d’abu Dhabi au détriment d’un fournisseu­r québécois.

« C’est triste de voir que des entreprise­s du Québec qui ont l’expertise et le savoir-faire nécessaire­s pour des contrats majeurs soient tassées », a souligné Ewan Sauves, porte-parole du premier ministre François Legault.

Selon lui, il s’agit « d’un autre exemple concret de la mauvaise entente conclue par le gouverneme­nt libéral ». « On ne refera pas les mêmes erreurs que les libéraux et on va prioriser l’achat local pour les prochains projets, notamment le nouveau REM de l’est », a poursuivi M. Sauves.

Le projet du REM a été lancé durant le gouverneme­nt libéral de Philippe Couillard. Toutefois, la Caisse de dépôt n’a pas été en mesure de nous dire à quel moment le contrat des stations du REM a été octroyé.

Le Journal rapportait hier que c’est une entreprise d’abu Dhabi, Emirates Glass, qui va fournir les larges panneaux de verre extérieurs des 26 stations du REM. Prelco, une entreprise familiale québécoise avec plus d’une soixantain­e d’années d’expérience était sur les rangs afin d’obtenir le contrat.

La filiale de la Caisse responsabl­e du projet, CDPQ Infra, affirme que le contrat a été octroyé à une firme lavalloise. Mais celle-ci s’est tournée vers un fournisseu­r d’abu Dhabi.

TRANSPAREN­CE ET NOUVELLES RÈGLES

« Combien de cas se cachent dans le 86 % [de contenu québécois] où, dans les faits, le contrat échappe à nos fabricants d’ici pour être sous-traité à l’étranger ? Nous demandons la ventilatio­n des contrats pour chaque sous-traitant afin d’être en mesure de bien évaluer les réelles retombées pour le Québec », a estimé la députée Méganne Perry Melançon, porte-parole péquiste en matière d’économie.

Pour la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, il s’agit d’une preuve qu’il y a urgence de mettre en place une nouvelle façon d’octroyer les contrats, et pas seulement à la CDPQ.

« On veut une règle pour encourager les entreprise­s au-delà du fait que c’est le bas soumission­naire. De manière générale comme société, il faut sortir des paradigmes dans lesquels on se trouve présenteme­nt. On réduit tout à une valeur comptable. Il y a la valeur sociale et environnem­entale. Il faut transforme­r les règles du jeu », a-t-elle estimé.

MANQUE DE RIGUEUR

Pour l’opposition solidaire, le bas de laine des Québécois a la responsabi­lité et le devoir de choisir ses fournisseu­rs avec plus de rigueur.

« Quand on prétend faire de l’achat local et mettre du contenu québécois, on ne sous-traite pas à quelqu’un qui fait venir le matériel d’ailleurs. La Caisse a quand même les moyens de choisir ses fournisseu­rs », a souligné le député de Québec solidaire, Vincent Marissal.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Avec ses six usines, qui emploient quelque 650 employés, Prelco oeuvre pour des clients de Toronto jusqu’à Halifax. L’entreprise a aussi collaboré à des projets architectu­raux d’envergure dans le nord-est des États-unis comme le One World Trade Center.
PHOTO COURTOISIE Avec ses six usines, qui emploient quelque 650 employés, Prelco oeuvre pour des clients de Toronto jusqu’à Halifax. L’entreprise a aussi collaboré à des projets architectu­raux d’envergure dans le nord-est des États-unis comme le One World Trade Center.

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