Des experts peu convaincus par le projet de Québec 21
Peu convaincus par le métro léger proposé par Québec 21, trois experts en transport doutent de l’opportunité même de déposer un tel projet à ce moment-ci.
« Je ne trouve pas opportun de présenter ce nouveau projet de transport en commun à ce moment-ci. Il y a un projet de tramway prêt à lancer, financé, approuvé et qui mijote depuis longtemps. Ce n’est pas le temps de revenir en arrière encore une fois », s’est exprimé
Dominic Villeneuve, professeur adjoint à l’université Laval (UL) et spécialiste en transport et mobilité.
Mercredi, Jean-françois Gosselin, chef de Québec 21, a dévoilé un projet de 13,5 km de métro léger souterrain entre Sainte-foy et la colline Parlementaire, combiné à un trambus de 4,5 km, en surface, qui se rendrait jusqu’à Beauport. Selon l’opposition officielle, cette vision du transport coûterait près de 3 G$ et serait mise en place à l’horizon de 2028.
MAL FICELÉ
Or, d’après M. Villeneuve, « on avait besoin du tramway il y a 10 ans, on en a vraiment besoin maintenant et on en aura encore plus besoin dans 10 ans. L’argent est sur la table, si on ne s’en sert pas et qu’on recommence à zéro, rien ne nous assure que l’argent sera de nouveau sur la table dans le futur pour un projet complètement différent. »
Aussi, ce dernier pense que « le projet de métro VALSE de Québec 21 ne semble pas bien ficelé à plusieurs égards. Je trouve vraiment irréaliste que celui-ci soit en service suivant le même échéancier et aux mêmes coûts que le projet de tramway qui est beaucoup plus abouti d’un point de vue de la planification. »
LE TRAMWAY TRÈS AVANCÉ
Encore plus imagée, Marie-hélène Vandersmissen, directrice du département de géographie à L’UL, a glissé que « ce nouveau projet de Québec 21 semble arriver comme la moutarde après le souper ».
Selon son raisonnement, « il y a déjà un projet solide sur la table, qui a l’aval des gouvernements supérieurs et qui est passé devant le BAPE. Le projet actuel de tramway mijote quand même depuis un certain nombre d’années. Par ailleurs, les études ont démontré qu’un métro serait surdimensionné pour les besoins et surtout pour la densité de population de Québec. »
De son côté, Jean Dubé, chercheur à L’UL, estime que « tout a été dit sur le métro lorsqu’on débattait sur le choix du tramway. C’est un mode intéressant, mais coûteux. Un mode qui serait bien si la ville était plus dense. Ce qui n’est pas le cas. »
L’expert juge par ailleurs que « le coût de construction (du métro léger) par kilomètre semble sous-estimé » dans les plans de Québec 21.