Le Journal de Quebec

Les routes aux Îles font pitié

Il faudrait près de 20 ans pour remettre le réseau municipal en état

- ELISA CLOUTIER

Destinatio­n touristiqu­e estivale prisée pour ses panoramas paradisiaq­ues, les Îles-de-la-madeleine sont paradoxale­ment aux prises avec un réseau routier lamentable. Selon le maire de l’archipel, il faudrait investir « facilement » 30 M$ pour refaire les routes abîmées.

« Le dossier des routes aux Îles, c’est un éternel recommence­ment », lance d’emblée le maire des Îles-de-la-madeleine, Jonathan Lapierre.

Le climat doux et humide des Îles jumelé aux sols marécageux et argileux représente un cocktail difficile pour l’état du réseau routier municipal de quelque 200 kilomètres, soutient le maire.

« C’est humide beaucoup plus longtemps, le sol est moins sec. Nous ne sommes pas sur un caillou de roche aux Îles, nous sommes sur un caillou de sable », illustret-il, ajoutant que la durée de vie maximale des routes est de 10 ans.

Ainsi, chaque fois qu’on répare une route, une autre est à refaire, dit-il.

BEAUCOUP DE TRAVAIL

Le problème est si grand que la petite municipali­té située au coeur du golfe du Saint-laurent emprunte 1,5 M$ chaque année, depuis 2013, pour tenter de redonner un nouveau souffle aux nombreuses routes brisées.

« Tant et aussi longtemps que je serai maire, chaque année, on va emprunter pour investir dans le réseau routier puisque c’est une priorité pour la population », soutient-il.

Mais, à ce rythme, la réparation du réseau pourrait s’étirer sur de 15 à 20 ans, affirme M. Lapierre.

PLUS CHER QU’AILLEURS

Par ailleurs, le coût élevé du bitume, lié aux frais d’insularité, fait gonfler la facture pour les Madelinots.

« C’est certaineme­nt autour d’un 20 % plus cher qu’ailleurs. On ne peut donc pas réparer autant de kilomètres qu’ailleurs pour le même montant. Les entreprene­urs n’ont pas le même volume qu’ailleurs », explique M. Lapierre.

« Le ministère des Transports a ses propres règles d’appels d’offres et ça n’inclut pas les municipali­tés. Eux, ils ont des prix nationaux et nous, on a des prix locaux », poursuit-il.

Le maire souhaite que le gouverneme­nt légifère afin de fixer des prix maximums au bitume. Il affirme d’ailleurs avoir rencontré chaque année le ministre des Transports en ce sens.

« On en discute, on revendique, on fait état de notre situation », dit-il. Jusqu’à maintenant, ses demandes n’ont toutefois pas été entendues, dit-il.

Entretenue­s par le ministère des Transports, la route principale (199) et quelques routes secondaire­s sont toutefois en bon état.

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PHOTO NIGEL QUINN Plusieurs routes municipale­s sont gravement abîmées aux Îles-de-la-madeleine, comme c’est le cas ici, sur le chemin Patton.
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JONATHAN LAPIERRE Maire des Îles-de la-madeleine

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