Roberge n’est pas inquiet
S’il préfère l’enseignement en classe, le ministre de l’éducation ne se formalise pas que bon nombre d’élèves en échec scolaire doivent suivre leurs cours d’été devant leur écran d’ordinateur.
« Ça fait des années que ça se fait. La différence, c’est que, cette année, on va être mieux outillés pour le faire, parce qu’on a quadruplé le nombre d’ordinateurs, on a mieux formé nos profs pour l’enseignement à distance », a affirmé Jean-françois Roberge hier à l’assemblée nationale.
Les classes de rattrapage en présentiel durant la période estivale, avec un enseignant en chair et en os, ne sont pas légion, même si le Québec se déconfine. Forcés de suivre une partie de leurs cours à distance durant la dernière année en raison de la pandémie, beaucoup de jeunes devront se résigner à suivre aussi leurs cours d’été en ligne.
ILLOGIQUE, SELON L’OPPOSITION
Dans l’opposition, on déplore la prépondérance de l’enseignement virtuel cet été. « Les cours d’été s’adressent aux élèves qui ont eu le plus de difficulté, ce sont eux qui ont le plus besoin d’être en présence des enseignants », plaide la députée solidaire Christine Labrie.
La péquiste Véronique Hivon reproche au ministre Roberge son manque de leadership, encore une fois.
Alors que le virus s’essouffle et que les consignes sanitaires sont allégées, les centres de services scolaires ne peuvent se réfugier derrière la pandémie pour expliquer cette offre de cours d’été uniquement en virtuel, selon la libérale Marwah Rizqy. « Le minimum, c’est qu’ils donnent l’option, le choix aux parents et aux élèves. »
Professeur à l’université Laval et expert en matière de décrochage, Égide Royer craint que les jeunes en difficulté scolaire abandonnent plus facilement leurs cours d’été s’ils sont à distance. Et ceux qui réussiront à passer au niveau suivant pourraient être moins nombreux. « On doit émettre l’hypothèse que le taux d’échec va probablement être encore élevé », dit-il.