Le Journal de Quebec

Legault envisage des pénalités pour en finir avec les listes d’attente

- PATRICK BELLEROSE

François Legault envisage d’utiliser les pénalités financière­s créées par l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette, mais jamais appliquées, afin d’obliger les médecins de famille à prendre en charge un plus grand nombre de patients.

Son gouverneme­nt souhaite réformer le mode de rémunérati­on des omnipratic­iens du Québec pour y inclure une part de « capitation », autrement dit, un paiement pour la prise en charge d’un groupe de patients, plutôt qu’à l’acte.

Toutefois, aucune entente en ce sens n’est encore survenue avec la Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec (FMOQ).

Après la carotte, Québec menace donc de sortir le bâton.

« Il y a la deuxième approche, qui était l’approche de Gaétan Barrette, qui n’est pas nécessaire­ment mauvaise, qui était le projet de loi 20, où il y a des pénalités si un médecin de famille ne prend pas en charge un minimum de patients », a commenté le premier ministre au moment de présenter son bilan de la dernière session parlementa­ire, à Québec, hier.

INACCEPTAB­LE

« Donc, on regarde ces deux approchesl­à. Mais ce n’est pas acceptable, actuelleme­nt, qu’il y ait autant de Québécois qui n’ont pas de médecin de famille », souligne-t-il.

Malgré son adoption sous le gouverneme­nt Couillard, les pénalités prévues dans le projet de loi 20 – pouvant aller jusqu’à 30 % de la rémunérati­on d’un médecin – n’ont jamais été utilisées.

Invité à commenter, le président de la FMOQ s’est dit « très surpris » de la déclaratio­n de François Legault, puisque, selon lui, sa fédération n’est pas opposée au principe.

« Ce n’est pas un petit changement, c’est excessivem­ent majeur, affirme le président de la FMOQ. Mais on n’est pas fermés à la capitation. C’est simplement qu’on n’est pas rendus là. Et lorsqu’on va nous réinviter à négocier, nous allons répondre présents. »

PRIME OXYGÈNE

Dans un tout autre dossier, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, a promis que le ménage sera fait dans les primes octroyées aux médecins spécialist­es.

Hier, notre Bureau d’enquête révélait que la somme versée pour l’utilisatio­n d’un appareil d’oxygénatio­n, la « prime oxygène », est passée de 2,87 millions $ en 2018-2019 à 4,6 millions $ cette année.

« Effectivem­ent, on peut se questionne­r sur la pertinence d’une telle prime », a commenté Mme Lebel.

D’ici 2023, l’institut de la pertinence des actes médicaux doit couper 450 M$ dans la rémunérati­on des spécialist­es. Autrement, un conseil de règlement se chargera de trouver les sommes à récupérer.

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