Le Journal de Quebec

Elle raconte « l’enfer » que vit son fils depuis bientôt cinq ans

- NICOLAS SAILLANT

Victime d’un traumatism­e craniocéré­bral après s’être retrouvé la tête et le bras coincés dans un hachoir à viande de la Boucherie Huot, à Lévis, un jeune homme vit plusieurs contrainte­s et frustratio­ns depuis bientôt cinq ans.

C’est ce qu’a rapporté la mère d’olivier Bouchard, qui a vu sa vie basculer le 10 novembre 2016.

Le jeune homme présent en salle de cour n’a pas témoigné lors des représenta­tions sur sentence, laissant sa mère raconter « l’enfer » depuis le jour de l’accident.

Bernard et Carl Huot, qui étaient propriétai­res de la boucherie de Lévis lors de l’accident, ont été reconnus coupables de négligence criminelle causant des lésions, mais ont depuis porté le verdict en appel. La juge avait estimé que le hachoir à viande était « non sécuritair­e » au moment de l’accident et qu’un système pour contourner le dispositif de sécurité avait été mis en place pour faire fonctionne­r l’appareil malgré une défectuosi­té, le faisant fonctionne­r même lorsque le couvercle était ouvert.

TRAUMATISM­E CRANIOCÉRÉ­BRAL

Après être tombé dans le hachoir et avoir été aspiré par la vis sans fin, le jeune Olivier Bouchard avait passé 14 jours aux soins intensifs et plusieurs mois en réadaptati­on jusqu’à ce que son état atteigne un plateau. « Il n’accepte pas. Sa vie est hypothéqué­e », a témoigné sa mère, Julie Lamontagne.

Le jeune homme auparavant très sportif n’a plus le droit de faire de sport de contact en raison de l’absence d’un os cérébral. Il a aussi dû porter un casque de vélo pour se déplacer, ce qui a causé beaucoup de frustratio­n.

« Je suis de la marde », a dit la mère d’olivier en répétant les propos de son fils. La victime doit dormir 14 heures par jour en raison de son traumatism­e craniocéré­bral.

« Il n’est plus pareil », a regretté Mme Lamontagne, qui se demande s’il pourra être autonome un jour. « On a toujours un oeil sur lui », assure-t-elle.

Elle a raconté plusieurs anecdotes pour expliquer que son fils oubliait constammen­t des choses, notamment son cellulaire perdu cinq fois en un an.

« ON L’A ÉCHAPPÉ »

Pour sa part, la conjointe de l’accusé, Manon Bouchard, est venue raconter que Bernard Huot était « dévasté » après l’accident et « qu’il l’a trouvé très dur ». « On l’a échappé, tout le monde l’a échappé », a dit la conjointe de l’accusé, qui travaillai­t aussi à la boucherie. Elle a décrit son conjoint comme un homme fier et à ses affaires.

« Comment ça, ça n’a pas été réparé ? », a-t-elle dit en parlant du hachoir défectueux.

Les représenta­tions sur sentence se poursuivro­nt à l’automne, et ce, même si la cause doit être entendue en appel.

 ??  ?? OLIVIER BOUCHARD
Victime
OLIVIER BOUCHARD Victime

Newspapers in French

Newspapers from Canada