Le Journal de Quebec

Combien de petits fantômes sur la baie ?

- ANNEA CAROLINE DESPLANQUE­S

Des 12 pensionnat­s qui ont existé au uébec, ce sont ceux de Fort George où est le plus probable que des enfants oient enterrés dans des fosses commues semblables à celle de Kamloops, en olombie-britanniqu­e.

Les pensionnat­s de Fort George, Sthillip’s et Saint-joseph sont les seuls n activité avant 1950 au Québec.

Or, « les premiers pensionnat­s, ceux qui nt été construits au début des années 900, étaient les ires. Les misionnair­es avaient

contrôle total », ndique le grand hef de la Nation rie, Abel Bosum.

D’après l’anase de la Commision de vérité et e réconcilia­tion,

’est dans ces étalisseme­nts de la remière moitié u siècle qu’un lus grand nombre d’enfants sont morts, otamment en raison des mauvaises onditions d’hygiène et des épidémies. De 1941 à 1945, le taux de mortalité es petits pensionnai­res autochtone­s était 4,9 fois plus élevé que celui des écoliers blancs. Dans les années 1960, il est demeuré deux fois plus élevé.

D’après un portrait parcellair­e de St-phillip produit par le gouverneme­nt fédéral et consulté par Le Journal :

• Entre 1944 et 1962, les ordures s’accumulent dans 14 puits à ciel ouvert autour de l’établissem­ent, le chauffage est déficient, l’eau courante quasi inexistant­e, et il n’y a aucun système d’égout.

• Avant 1958, seul le personnel bénéficie de toilettes, les enfants, eux, doivent se soulager dehors.

• Entre 1955 et 1961, d’un rapport à l’autre, la bâtisse surpeuplée est jugée dans un état « extrêmemen­t mauvais », « défavorabl­e », « déplorable ».

• Entre 1940 et 1974, des enfants sont frappés tour à tour par la méningite tuberculeu­se, la malnutriti­on, la rougeole, le scorbut, les oreillons et la grippe. Leur nourriture est souvent avariée et attaquée par des souris.

DES CORPS AILLEURS

L’avocat David Schulze, qui défend des douzaines de survivants cris de la BaieJames, souligne que plusieurs enfants autochtone­s provenant du Québec ont aussi été envoyés dans les pensionnat­s des provinces voisines avant 1950. Les familles pourraient donc devoir aller chercher leurs corps ailleurs.

Les enfants mohawks de Kahnawake et de Kanesatake étaient par exemple transporté­s jusqu’au pensionnat jésuite de Spanish, à Sudbury, en Ontario. Les petits mi’gmaqs, eux, étaient exilés à Shubenacad­ie, en Nouvelle-écosse.

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ABEL BOSUM Grand chef de la Nation crie

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