La Caisse nous tire dans le dos
Quel gâchis ! Après avoir choisi des trains indiens au détriment des trains Bombardier de La Pocatière, voilà que la Caisse de dépôt et placement du Québec construit ses 26 stations du Réseau express métropolitain (REM) avec des grands panneaux de verre fabriqués à Abu Dhabi au lieu d’opter pour des panneaux québécois.
Est-ce par manque de jugement, par je-m’en-foutisme, par incompétence, par courte vue… que la Caisse de dépôt et placement du Québec vient de commettre cette autre bourde monumentale en préférant « vitrer » ses stations du REM avec du verre importé d’une entreprise des Émirats arabes unis au lieu de donner le contrat à une entreprise québécoise ?
UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS
Imaginez l’image que la Caisse va projeter dans le monde avec le REM que nous finançons à même nos épargnes, nos impôts et nos taxes.
Une image où l’on voit des trains indiens qui circulent sur un réseau de transport en commun de 26 stations construites en panneaux de verre d’abu Dhabi.
Ça donne les bleus !
Un REM doté d’une signature visuelle qui n’a absolument rien à voir avec le Québec, voilà l’image internationale de l’éléphantesque projet de transport en commun de la Caisse.
Qui plus est, avec le REM que nous payons de notre poche, la Caisse fait la promotion de fabricants étrangers (trains indiens, panneaux de verre d’abu Dhabi) qui sont en concurrence avec des fabricants québécois.
Les Québécois se font tirer dans le pied avec leurs propres épargnes qu’ils confient à la Caisse de dépôt et placement. C’est complètement absurde !
RÉACTION POLITIQUE
Réaction du bureau de François Legault à l’article de mon collègue Olivier Bourque sur les panneaux de verre d’abu Dhabi : « C’est triste de voir que des entreprises du Québec qui ont l’expertise et le savoir-faire nécessaire pour des contrats majeurs soient tassées », a indiqué Ewan Sauves, le porte-parole du premier ministre, ajoutant qu’il s’agit « d’un autre exemple concret de la mauvaise entente conclue par le gouvernement libéral ».
Rappelons que l’entente gouvernementale portant sur le REM a été conclue sous l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard. Il s’est fait reprocher de ne pas avoir exigé de la Caisse qu’il serait de mise de privilégier les fournisseurs québécois.
Pour sa part, le critique en économie de Québec solidaire, Vincent Marissal, estime que la Caisse a « la responsabilité et le devoir » de choisir ses fournisseurs avec plus de diligence.
« Quand on prétend faire de l’achat local et mettre du contenu québécois, dit-il, on ne sous-traite pas à quelqu’un qui fait venir le matériel d’ailleurs. La Caisse a quand même les moyens de choisir ses fournisseurs. »
M. Marissal fait ici référence au fait que le contrat des panneaux de verre a été accordé à une filiale québécoise d’une entreprise ontarienne, qui, elle, a acheté lesdits panneaux de verre d’un fabricant d’abu Dhabi.
LES RETOMBÉES QUÉBÉCOISES
Même si certains produits québécois devaient initialement coûter un peu plus cher pour le REM, il est évident qu’avec les retombées économiques engendrées par leur fabrication au Québec… les produits québécois représentent un net avantage pour l’économie de la province que l’achat de produits étrangers.
Acheter des trains fabriqués en Inde et des panneaux de verre fabriqués aux Émirats arabes unis, ça fait travailler les étrangers, mais ne rapporte aucune retombée économique pour le Québec.
Que la Caisse se le tienne pour dit ! À qualité équivalente et prix concurrentiels, la Caisse devrait favoriser les entreprises québécoises.
Comme nombre de pays (États-unis, Chine, Japon, France, Russie, etc.) protègent leurs entreprises et leur main-d’oeuvre avec la mise en place de mesures protectionnistes, la Caisse devrait logiquement privilégier le contenu québécois lorsqu’il s’avère disponible et concurrentiel.
Dans le cadre des contrats octroyés par appels d’offres, la Caisse devrait tenir compte des retombées locales (fiscales et économiques) que les entreprises soumissionnaires rapportent.
Dans le but d’éviter qu’un fournisseur local refile discrètement à la Caisse des produits fabriqués à l’étranger, et ce, au détriment de fabricants québécois, la Caisse devrait exiger des soumissionnaires qu’ils dévoilent le pays d’origine des produits avant d’octroyer le contrat.