Le Journal de Quebec

Djokovic surprend Nadal

Le Serbe a défait le roi de Roland-garros en 4 manches pour accéder à la finale

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PARIS | (AFP) Dans le monde du tennis, seul un grand Novak Djokovic pouvait réaliser l’exploit de battre le roi Rafael Nadal sur sa terre de RolandGarr­os. Hier, le Serbe a été immense dans un match titanesque et a écarté l’espagnol pour accéder à la finale où l’attend Stefanos Tsitsipas.

« Si tu veux battre Rafa sur son court, tu dois jouer ton meilleur tennis. Ce (Hier) soir, c’était mon meilleur tennis », a souligné Djokovic qui s’est imposé 3-6, 6-3, 7-6 (4), 6-2 après 4 h 11 d’une lutte qui restera gravée dans les mémoires et les annales du tennis.

Le duel tant attendu depuis le tirage au sort a – forcément – été une finale avant la lettre entre deux des trois meilleurs joueurs de l’histoire au sommet de leur art. Résultat, Djokovic, numéro 1 mondial, est devenu le seul joueur à avoir battu Nadal (3e) deux fois sur la terre battue parisienne, après sa première victoire sur l’espagnol en 2015.

La tension était palpable dès l’entrée des joueurs sur le court Philippe-chatrier qui s’est soudain empli d’électricit­é. Et les étincelles n’ont pas tardé puisque les échanges lourds et violents ont commencé immédiatem­ent, Nadal n’hésitant pas à allumer Djokovic à la volée dès le premier jeu.

Le Serbe a ensuite pris une vague-submersion et s’est vu mené 5-0, entrevoyan­t le spectre du 6-0, déjà reçu en finale de la dernière édition. Mais alors que la noyade semblait inéluctabl­e, le no 1 mondial s’est accroché à sa raquette comme à une bouée et a refait surface.

Trop tard pour la première manche, mais pas pour la suite. Si bien qu’il prive Nadal d’un 14e sacre à Roland-garros et se donne une chance de se rapprocher à une longueur du record de 20 titres du Grand Chelem codétenu par l’espagnol et Roger Federer.

Le match ayant commencé peu après 19 h et s’étant déroulé durant les trois premiers sets selon un scénario qui lui assurait déjà une des premières pages dans les livres d’histoire du tennis, on se demandait comment les organisate­urs allaient bien pouvoir faire évacuer le stade pour faire respecter le couvre-feu de 23 h.

« ON S’EN IRA PAS »

À partir de 22 h 30, le public s’est mis à scander des « On s’en ira pas ! On s’en ira pas ! » aux changement­s de côté et même des « Forget démission », en référence au directeur du tournoi qui avait fait évacuer les spectateur­s du quart de finale Djokovic-berrettini mercredi.

Mais cette fois, le public a eu gain de cause. Alors que Djokovic venait de remporter le bris d’égalité du troisième set au bout de 97 minutes pour cette seule manche (!) et de prendre ainsi les devants dans le match, le speaker du stade a annoncé « Madame, Monsieur, en accord avec les autorités nationales, le match ira a son terme en votre présence ».

Dans le brouhaha d’une foule qui redoutait l’avis d’expulsion, la première annonce n’a pas suffi. Mais la seconde a provoqué une explosion de joie : « Merci Macron ! Merci Macron ! » a scandé le public.

DOUBLÉS

Demain, Djokovic tentera de remporter une deuxième fois Roland-garros, après 2016, pour devenir le seul joueur de l’ère Open (depuis 1968), et le troisième de l’histoire à avoir à son palmarès au moins deux fois chacun des quatre tournois du Grand Chelem.

Il lui faudra pour cela battre Tsitsipas (5e) qui a dominé Alexander Zverev (6e) 6-3, 6-3, 4-6, 4-6, 6-3 dans l’autre demi-finale.

Jusque-là, le Grec avait perdu ses trois premières demi-finales en Grand Chelem.

« Je me suis souvenu d’où je viens et de mes racines, mon rêve, c’était de jouer ici, sur ces grands courts », a-t-il confié les larmes aux yeux.

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PHOTO AFP Novak Djokovic célèbre à la suite de sa victoire face à Rafael Nadal, hier à Roland-garros.

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