Le Journal de Quebec

EN QUÊTE D’UN TROPHÉE DE PLUS

- JONATHAN BERNIER

Pour la première fois de sa longue histoire, le Canadien bataillera pour l’obtention du trophée Clarence Campbell. Un prix exclusivem­ent réservé

aux équipes de la division Ouest ou de l’associatio­n de l’ouest depuis sa création

en 1967.

Devant lui, les Golden Knights de Vegas, qui atteignent le carré d’as pour la troisième fois en

quatre ans d’existence. Une belle réussite. Parlant

de succès, la troupe de Peter Deboer en a connu plus que sa part au cours de la saison régulière. Seule équipe du circuit à avoir remporté 40 victoires, elle a terminé avec 23 points de priorité sur le Canadien au classement

général. Évidemment, pour les raisons que l’on

connaît, il s’agira des premiers affronteme­nts entre les deux formations

depuis la saison 20192020. Le Tricolore avait triomphé lors des deux rencontres, au compte de 5 à 4, chaque fois en bris

d’égalité.

GARDIENS

Dans sa zone

Carey Price n’a rien donné aux Jets, à l’exception de maux de tête. L’homme masqué du Tricolore a poursuivi sur sa lancée amorcée face aux Maple Leafs. En quatre matchs face aux représenta­nts de la capitale manitobain­e, il a maintenu un taux d’efficacité de ,942 et une moyenne de buts accordés de 1,49, deux sommets dans le circuit au cours du deuxième tour. Que ce soit face aux Leafs ou aux Jets, les prouesses de Price ont fait hésiter l’adversaire. À tenter le tir parfait ou une passe de trop, il en est venu à bousiller des occasions.

Parmi les grands

Marc-andré Fleury a connu une saison exceptionn­elle. Devant le filet des Golden Knights, il a repris son titre de gardien numéro un. La tenue du gardien de 36 ans lui a valu sa première nomination pour le trophée Vézina. En cours de route, il s’est hissé au troisième rang des gardiens les plus victorieux de l’histoire. Ses succès se sont poursuivis en séries. Parmi tous les gardiens qui ont atteint le deuxième tour, il affiche la meilleure moyenne de buts accordés (1,91). Il pointe au quatrième rang des gardiens les plus victorieux en séries (88). Toutefois, contre le Canadien, ses succès sont plus mitigés (3-4-0, 2,82 et ,892).

DÉFENSEURS

Meilleure contributi­on

Shea Weber, Ben Chiarot, Jeff Petry et Joel Edmundson ont accompli un travail colossal face aux Jets. Ils n’ont pas eu autant de broue dans le toupet que face aux Torontois, les attaquants des Jets étant moins insistants. Ils ont tout de même foulé la glace pendant plus de 22 minutes chacun (plus de 25 minutes pour Weber et Chiarot). L’entrée en scène d’erik Gustafsson a eu un effet sur l’attaque massive du Tricolore (6 en 19, 31,6 %). Enfin, limités à deux points contre les Leafs, les arrières du Canadien en ont récolté 11 contre Winnipeg.

Un bon investisse­ment

Kelly Mccrimmon a dû faire du ménage dans les finances de l’équipe pour courtiser Alex Pietrangel­o l’automne dernier. L’ancien capitaine des Blues n’a pas déçu. Joueur complet, il est la pierre angulaire d’une brigade défensive somme toute bien équilibrée. Shea Theodore l’appuie dans les missions offensives, alors qu’alec Martinez et Nick Holden s’occupent du volet défensif. D’ailleurs, Martinez domine la LNH avec 52 tirs bloqués. À 24 ans, Zach Whitecloud s’affirme de plus en plus.

ATTAQUANTS

Les vieux se manifesten­t

On a louangé le travail des jeunes après le premier tour. Ceux-ci ont poursuivi leur bon travail contre les Jets : Suzuki a inscrit quatre points, dont deux buts, Caufield a récolté trois passes, dont celle, brillante, qui a mené au but décisif de Toffoli. Mais les vétérans ont ajouté leur grain de sel. L’unité composée des Perry, Staal et Armia a mis ses rivaux dans sa petite poche. Toffoli a inscrit deux buts gagnants, le seul du deuxième match et celui qui envoyait les Jets en vacances. Fidèle à lui-même, le trio de Phillip Danault a muselé ses rivaux.

Sans faille apparente

Rapides, costauds, intenses, les Golden Knights semblent sans faille en attaque. La contributi­on offensive peut venir d’à peu près tous les trios. Jonathan Marchessau­lt, William Karlsson, Max Pacioretty, Mark Stone, Mattias Janmark et Alex Tuch sont des abonnés quotidiens à la feuille de pointage. En Stone, les Knights misent sur l’un des attaquants défensifs les plus efficaces de la LNH. Il est d’ailleurs finaliste au trophée Frank Selke pour la deuxième fois en trois ans. William Carrier, Keegan Kolesar et Ryan Reaves composent un quatrième trio intimidant, mais capable de déplacer de l’air.

ENTRAÎNEUR­S

Une gestion efficace

Lorsque des joueurs citent les paraboles de leur entraîneur régulièrem­ent, c’est qu’ils lui vouent un énorme respect. La dernière en lice : celle des souliers de danse bien cirés, révélée par Joel Edmundson. Par ailleurs, le travail de Luke Richardson mérite d’être souligné. Il manoeuvre les effectifs de la brigade défensive de main de maître. Il assure d’abrier la présence de ses cinquième et sixième défenseurs de celle de l’un de ses quatre ténors. Ainsi, il peut donner quelques minutes de répit à ses hommes les plus efficaces sans mettre l’étanchéité de sa ligne bleue en péril.

Habitué de veiller tard

Peter Deboer prend parfois des décisions étranges avec ses gardiens, mais il a l’expérience des longs parcours en séries éliminatoi­res. Il a atteint la finale à deux occasions (avec les Devils en 2012 et avec les Sharks en 2016). Derrière le banc des Golden Knights, il en est à une deuxième présence de suite en demi-finale. Une présence qui s’ajoute à celle de 2019, avec les Sharks. On parle donc de trois participat­ions de suite à la demi-finale pour l’entraîneur de 52 ans.

MOMENTUM

Mauvais présage ?

Le Canadien a remporté ses sept derniers matchs. Il a marqué le premier but dans chacun d’entre eux et n’a pas tiré de l’arrière au cours des 437 dernières minutes. Une séquence qui se classe au deuxième rang de l’histoire de la LNH, derrière celle du Canadien de 1960 (488 mins 38s). Impossible de trouver mieux comme élan pris, en ce moment, dans le circuit Bettman. Toutefois, balayer une série n’est pas un gage de succès pour la suite. Incluant le tour de qualificat­ion de l’an dernier, les sept dernières formations à avoir balayé un adversaire ont subi l’éliminatio­n dès la ronde suivante.

Quatre de suite

En retard 0-2, les Golden Knights ont remporté quatre matchs consécutif­s pour éliminer l’avalanche du Colorado. Max Pacioretty est en feu. Il a inscrit au moins un point à chacun des sept matchs de séries auxquels il a pris part. Jonathan Marchessau­lt n’est pas en reste avec au moins un point dans cinq de ses six derniers matchs. En revanche, l’attaque massive connaît des ratés. Contre l’avalanche, l’équipe du Nevada n’a inscrit que deux buts en 13 occasions (15,4 %). L’unité de désavantag­e numérique n’a guère fait mieux, accordant six buts en 17 présences sur la glace (64,7 %).

ROBUSTESSE

Un travail d’équipe

On s’attendait à ce que les gros attaquants des Jets fassent la vie dure au Canadien. Ça n’a pas été le cas. Leurs rares tentatives de s’approcher de Carey Price ont rapidement été refroidies par la présence de Weber, Chiarot et Edmundson. Le gardien du Canadien n’a pratiqueme­nt jamais eu la vue voilée. À l’autre bout de la patinoire, Corey Perry a été difficile à déloger du champ de vision du gardien, Josh Anderson a aplati ses adversaire­s comme un train et Joel Armia s’est servi de son physique en protection de rondelle.

Trafic lourd

Si les défenseurs du Canadien ont eu la vie facile contre les Jets, ça risque d’être une autre paire de manches contre les Golden Knights, dont la spécialité est de charger le filet dès l’entrée de zone. Ils ne craignent pas non plus la circulatio­n lourde ni le positionne­ment dans les lignes de tir. Leur échec avant est également très intense. Depuis le début des séries, c’est l’équipe qui a distribué le plus de mises en échec (513). Ils aiment vaincre leurs adversaire­s à l’usure.

IMPONDÉRAB­LE

Une foule écrasante

Le Canadien a été soulevé par la présence de 2500 spectateur­s au Centre Bell. Un avantage marqué sur les Maple Leafs et les Jets, qui n’ont eu droit qu’à des foules d’environ 500 personnes. Alors, imaginez l’effet que peuvent avoir 18 000 spectateur­s en liesse, comme c’est le cas depuis quelques semaines au T-mobile Arena de Las Vegas. Blessé à la main droite, Petry devrait rater le début de la série. Même chose pour Jon Merrill, dont la nature de la blessure demeure inconnue. Dans un cas comme dans l’autre, Dominique Ducharme a bon espoir de les voir se rétablir rapidement.

La filière québécoise

Marc-andré Fleury, Jonathan Marchessau­lt, William Carrier et Nicolas Roy ont tous grandi en regardant le Canadien à la télévision. Déjà fouetté par la lueur de la coupe Stanley qui pointe à l’horizon, ce quatuor aura un élément de motivation supplément­aire lorsqu’il sautera sur la patinoire lundi soir. Max Pacioretty voudra également faire ses preuves contre son ancienne équipe. De plus, le noyau de l’équipe qui s’est rendu en finale de la Coupe Stanley, en 2018, et en finale de l’associatio­n de l’ouest, l’an dernier, est toujours présent.

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