Les soirs de gloire de TVA Sports
Rien n’aura été facile pour TVA Sports. Le réseau a payé une fortune et demie pour les droits de la Ligue nationale et du Canadien et c’est pourtant la première fois en sept ans d’un contrat de 12 ans que les Glorieux franchissent une première ronde.
Et même là, rien n’est simple.
Félix Séguin, Patrick Lalime, Renaud Lavoie, le producteur Martin Larocque, le réalisateur Éric Pedneault, Marc-andré Perreault et une demi-douzaine de membres de l’équipe de TVA Sports vont voyager dimanche par vol commercial vers Las Vegas.
Vegas, la « Strip », le Caesar, le Bellagio, le MGM, les casinos, Céline, le Luxor…
Les spectacles, les restaurants, les belles femmes, les micro bikinis…
Pantoute ! Tout le monde devra respecter l’entente intervenue entre Santé Canada, le ministère de l’immigration et la Ligue nationale de hockey. Donc, Félix, Patrick, Renaud et les autres devront se rendre directement à leur chambre d’hôtel et s’y enfermer. Pas de resto, pas de piscine, pas de spectacle, rien. Service aux chambres et, ils ont été prévenus, le plateau pour le repas devra être déposé par terre dans le corridor et c’est le client qui devra le prendre…
Ensuite, la douzaine d’audacieux aventuriers pourra se rendre à la patinoire pour assister aux entraînements et aux matchs. Après avoir passé le test quotidien. Et revenir à la chambre sans parler à personne. À moins d’avis contraire, ils devront porter un masque même si 19 000 amateurs vont leur hurler dessus en postillonnant les fameuses gouttelettes si dangereuses au Québec.
Puis, après trois nuits dans leur prison dorée, les 12 pourront rentrer à Montréal à bord d’un jet nolisé par Sportsnet, NBC et TVA.
À Montréal, ils devront suivre un protocole semblable avec test obligatoire, mais pourront dormir à la maison. Sans doute dans le garage.
À la fin, après la victoire finale du CH, après la conquête de la Coupe Stanley, ils pourront rentrer au Canada et faire leur quarantaine de 14 jours.
Mais comme la coupe devrait se gagner en juillet, ils vont peut-être y échapper…
TOUS VOLONTAIRES
« C’est évident pour personne. Mais tous ont accepté le défi en se disant que le réseau devait être sur place malgré les difficultés pour témoigner de l’ambiance et faire sentir aux téléspectateurs ce qu’est le feeling. Ce sont de vrais professionnels et personne n’a hésité », soutient Louis-philippe Neveu, le directeur général de TVA Sports.
L.-P. Neveu est souriant malgré les heures de travail qui s’accumulent : « C’est une belle aventure pour les artisans de TVA Sports. Le Canadien joue mieux, les gens embarquent et sont heureux et plus d’un million de téléspectateurs en moyenne ont suivi les matchs contre les Jets. Avec des pointes à un million et demi », explique Neveu : « Ce succès a un impact sur toute la programmation et sur le moral des troupes. Quand j’ai accepté la direction générale, j’ai voulu axer la programmation sur le direct. Toute la télévision est en transformation avec les enregistrements. Mais le sport demeure un événement qu’on veut suivre en direct. On a présenté plus de 200 matchs de hockey cette année. L’euro va commencer et on a 10 heures de soccer à offrir par jour. On a les droits de la Formule électrique qui va beaucoup progresser dans le monde. On a renouvelé avec les Blue Jays et Eye of the Tiger Management pour la boxe, on travaille dur », de dire monsieur le directeur général.
UN CERTAIN TONY MARTINEZ
Donc, on protège et on acquiert du contenu. Pour offrir une valeur ajoutée à l’amateur. Mais L.-P. Neveu voulait aller plus loin. Il connaissait un des grands coachs de la télé sportive aux États-unis, Tony Martinez, de Dallas. C’est un ancien journaliste qui a couvert les Cowboys de Dallas et qui oeuvre maintenant à améliorer la façon de travailler à la télé. Ainsi, il a consacré six mois pour former Tony Romo et en faire un analyste crédible et apprécié à CBS. À la surprise générale, Romo a supplanté plusieurs anciens joueurs déjà à l’emploi de CBS et a été instantanément louangé et qualifié de véritable génie. Son dernier contrat le paye 17 millions par saison pour analyser les matchs des Cowboys.
« J’ai contacté Tony Martinez et il a travaillé avec nos commentateurs. Par exemple, il a enseigné à Maxim Lapierre et à Guillaume à toujours énoncer leur point principal dans les premières secondes d’une intervention et à fournir les explications après. Le tout dans un laps de 24 secondes. Il a travaillé avec Félix Séguin et Patrick Lalime sur le rythme et le timing d’une analyse dans le flux d’un match.
C’est un très grand coach de talents et je suis emballé par son travail avec nous », de souligner L.-P. Neveu.
LES FEMMES À L’ÉCRAN
Il reste encore beaucoup de travail. Et des objectifs à atteindre. Comme d’arriver à une certaine équité hommes-femmes à l’écran : « Élisabeth Rancourt, Mélodie Daoust et Frédérique Guay ont de plus en plus de responsabilités. On y travaille », de dire Neveu.
En fait, si elles sont compétentes et intéressantes, le reste ne devrait même pas être objet de débat…