Personnel de la santé sur le qui-vive
Des employés craignent des ruptures de service en raison de la fermeture partielle du pont Pierre-laporte
Le personnel de la santé craint d’éventuelles ruptures de service causées par les « énormes bouchons » de circulation liés à la fermeture partielle du pont Pierre-laporte, qui doit être entièrement revêtu.
« C’est une énorme préoccupation. Récemment [le 3 juin], quand le pont Pierre-laporte s’est retrouvé entravé en raison d’un accident majeur, les plateaux chirurgicaux et les unités de soins ont commencé 45 à 60 minutes en retard, en gardant le personnel de nuit au service », illustre le Dr Mathieu Simon, pneumologue et chef des soins intensifs à l’institut universitaire en cardiologie et pneumologie de Québec (IUCPQ).
Selon lui, près de 45 % des employés de L’IUCPQ habitent sur la Rive-sud de Québec. Il fait d’ailleurs partie du nombre. Le Dr Simon craint que la fermeture du pont ne pèse encore plus sur le personnel de la santé, en obligeant à des heures supplémentaires, alors que celui-ci vient de « traverser la COVID-19 ».
22 JOURS
Le pont Pierre-laporte sera ainsi fermé partiellement entre le 27 juin et 7 juillet, puis entre les 8 et 18 août. Une seule voie sera accessible dans chaque direction.
Les travaux, effectués 24 h sur 24, serviront à remplacer la membrane d’étanchéité du pont qui s’est usée prématurément.
« Si nous faisions une seule voie à la fois, ce ne serait pas aussi efficace que de la poser [la nouvelle membrane] sur la pleine longueur », justifie la porte-parole du ministère des Transports Émilie Lord.
AMBULANCIERS
L’inquiétude se fait aussi sentir chez les ambulanciers, alors qu’on prévoit des transports plus « au ralenti », malgré l’aménagement d’une voie réservée aux urgences sur le pont de Québec.
Appelés à traverser le fleuve plusieurs fois par jour pour transférer des patients entre hôpitaux, les ambulanciers craignent par ailleurs que leurs véhicules ne soient monopolisés en raison du trafic.
« Il y a, oui, le potentiel de détérioration de la personne si elle est transportée avec un délai, mais aussi c’est ensuite de rapatrier cette ambulance-là dans sa zone désignée », mentionne Francis Brisebois, porte-parole chez Dessercom.
DIRECTIVES
Des travailleurs de la santé ont affirmé au Journal ne pas avoir encore obtenu de directives quant au fonctionnement de leur unité lors de la fermeture du pont.
Le CISSS de Chaudière-appalaches n’a pas souhaité répondre à nos questions concernant les potentielles répercussions sur le centre de vaccination du Centre des congrès de Lévis, notamment.
Toutefois, il nous a été possible d’apprendre que l’urgence du Centre hospitalier Paul-gilbert de Charny devrait rouvrir pour faciliter la consultation aux urgences pour la clientèle plus à l’ouest de la ville.
Au CIUSSS de la Capitale-nationale, où plus de 1300 employés habitent la Rive-sud, on a déjà procédé à des changements d’horaire. En situation d’urgence, des employés pourraient aussi être escortés par les policiers pour se rendre au travail, confirme la porte-parole Mélanie Otis.
Pour le moment, les hôpitaux de Québec prévoient inciter leurs employés à utiliser le transport en commun, favoriser le transport à vélo, et prévoir la possibilité de se loger chez un membre de la famille ou un ami.