La recette Legault
Rare unanimité à l’assemblée nationale vendredi. Tous les partis politiques ont hâte de tourner la page sur la pandémie !
Pour l’opposition, l’espoir bien sûr est d’espérer enfin l’éclipse médiatique qui a permis au gouvernement de monopoliser les ondes.
Du côté du gouvernement Legault, on sait trop bien que gagner la guerre contre la COVID n’est pas garant d’une réélection. La triste fin de
Winston Churchill en fait foi.
Cependant, le contraste le plus intéressant entre le gouvernement et l’opposition demeure le style de leadership qu’ils offrent respectivement.
AU-DELÀ DES SONDAGES
On a beaucoup reproché à François Legault de gouverner avec les sondages.
La facture mirobolante des enquêtes d’opinion depuis le début de la pandémie, mais surtout les escapades en terrain partisan aux frais des contribuables ont certainement prêté flan à la critique. Elle est méritée.
Or, on ne devrait pas être surpris. Toute l’action politique de François Legault depuis qu’il a pris le pouvoir tend à se faire le reflet de la majorité québécoise.
AUTOCHTONES, RACISMES ET AUTRES ENJEUX IDÉOLOGIQUES
L’horreur des pensionnats a beau avoir réveillé les consciences, François Legault a réagi avec calme et prudence. Le Québec sera au rendez-vous pour les recherches des dépouilles ici. Mais sans plus. Pas de grande séance de flagellation collective ni d’introspection trop difficile comme celle proposée par Québec solidaire.
Le racisme ? Il existe, on va s’en occuper. Mais encore ici, pas question de céder à la culpabilité collective et ainsi se confronter aux Québécois.
Recul du français ? Il propose un resserrement des règles, une meilleure vigilance, l’exemplarité de l’état. C’est dans ce contexte que la loi 101 au cégep proposée par le PQ serait trop extrémiste. Il ne faut pas trop brasser la cage.
L’approche est toujours la même. Celle d’un gestionnaire qui veille au grain, s’occupe des vraies affaires. Ni plus ni moins.
LE B.A.-BA
La même logique prévaut sur le front économique.
Alors que Dominique Anglade propose un nouveau pacte pour une croissance économique socialement et écologiquement responsable, pas question pour la CAQ de faire l’autopsie des dérives du capitalisme.
Pénurie de main-d’oeuvre ? On va travailler sur un meilleur arrimage de la formation et des besoins.
Menace climatique ? Son plan vert est équilibré. Recyclage, consigne, électrification des transports. C’est simple, ça n’effraie personne.
Jamais, donc, François Legault ne cède à la tentation des grands virages.
Le premier ministre ne veut pas transformer notre société, il veut avant tout rassurer les Québécois dans un monde en plein bouleversement.
Peut-on reprocher à François Legault de gouverner avec les sondages, quand toute son action politique se veut le reflet de la majorité québécoise