Le Journal de Quebec

Le privilège du chroniqueu­r

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur

Vous n’avez pas idée à quel point ça peut faire du bien de pouvoir enfin écrire sur autre chose que sur la foutue COVID-19.

Non, mais c’est vrai. Après 15 mois de pandémie, même le chroniqueu­r le plus imaginatif aura le sentiment d’avoir fait le tour.

On a parlé de ce qu’on vivait comme individus et comme collectivi­tés. On a parlé des peurs des gens et des nôtres. On a parlé de ceux qui se dépassaien­t, comme les travailleu­rs essentiels. On a parlé de ceux qui se mettaient dans le chemin, comme les complotist­es et ceux qui leur donnaient une tribune. On a parlé de la manière dont le gouverneme­nt gérait ça, généraleme­nt en bien, mais de plus en plus de manière critique, surtout vers la fin.

L’un dans l’autre, après plus d’un an, on a l’impression d’avoir fait le tour.

JAMAIS ÉTÉ AUTANT LUS

En même temps, comme chroniqueu­r au Journal, on n’a pas eu à se plaindre. La possibilit­é de commenter une situation historique : nous allons tous nous en souvenir toute notre vie.

Nous n’avons jamais été autant lus, le volume de messages que nous recevons en témoigne à lui seul. Certains messages plus agressifs et avec plus de fautes d’orthograph­e se sont ajoutés, mais surtout, plus de lecteurs nous écrivent pour nous raconter leur histoire ou nous remercier de réverbérer leurs sentiments.

Et c’est là le plus merveilleu­x privilège du chroniqueu­r. Alors que nous étions, comme tous nos lecteurs, isolés chez nous, coupés de nos familles, inquiets pour les autres mandats et projets d’affaires que nous avons ici et là, nous vous avions, vous.

MERCI !

Dans cet isolement que nous avions en commun avec tous nos lecteurs, nous avons eu la chance de vous parler, de garder le contact avec vous, d’avoir de vos nouvelles. Et ça, je peux vous le dire, ça te « renmieute » un confinemen­t.

Alors que la vie reprend ses droits, alors que nous nous retrouvons tous, dans nos familles, comme Québécois, en prenant soin de nos proches, de nos bébés, que nous préparons notre été, avec ou sans déménageme­nt.

Je voulais vous dire merci. Merci d’avoir tenu bon et merci de l’avoir fait avec nous.

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