Le Journal de Quebec

Biden-poutine : simple sommet ou rendez-vous avec l’histoire ?

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Il y a de ces rencontres qui vont au-delà du moment précis où elles se tiennent, tels les faceà-face entre leaders russes et américains. Ils font écho à des sommets qui ont changé le cours de l’histoire et sont porteurs de conséquenc­es qu’on ne perçoit souvent qu’après coup. D’où la fascinatio­n pour le premier têteà-tête Biden-poutine, mercredi.

La Maison-blanche insistait au cours des dernières semaines sur l’importance des étapes initiales du premier voyage à l’étranger du président Biden. Et sans aucun doute, le sommet du G7 en Angleterre a abordé des enjeux graves : la lutte à la pandémie, la vaccinatio­n mondiale ou encore la relance économique planétaire.

Ce ne sera pas plus léger lundi au sommet de L’OTAN, à Bruxelles, où

Joe Biden devrait réaffirmer l’engagement américain à l’égard de la grande alliance militaire, la sécurité transatlan­tique et la défense collective. Même agenda chargé le lendemain au sommet États-unis/union européenne où, selon l’équipe du président, les dirigeants aborderont, entre autres, le renforceme­nt de la démocratie et la coopératio­n numérique.

Revenons sur terre toutefois : aussi sérieux peuvent apparaître les échanges, il fallait entendre les soupirs de soulagemen­t et voir les sourires complices au G7 après quatre années tumultueus­es avec Donald Trump pour comprendre que tout le monde se trouve ces jours-ci sur la même longueur d’onde.

MERCREDI, LE « FUN » COMMENCE

Pas plus de lueur d’un désaccord entre les chefs d’état et de gouverneme­nt qu’entre Emmanuel Macron et Joe Biden, marchant vendredi bras dessus bras dessous après la photo officielle des leaders. Une complicité d’autant plus étonnante que les deux hommes ne s’étaient jamais vus en personne auparavant.

Le président Biden, nous répète-ton à la Maison-blanche, ne souhaite qu’une relation diplomatiq­ue « plus stable et prévisible » avec la Russie. C’aurait été, avouons, plus simple à accomplir si Biden n’avait pas dénoncé Vladimir Poutine comme « un tueur » plus tôt cette année.

Cela dit, Joe Biden doit éviter deux grandes erreurs. La plus facile, d’abord, celle de Donald Trump qui, écartant les conclusion­s de ses services de renseignem­ent, avait cru sur parole le chef du Kremlin quand il l’avait assuré de ne pas être intervenu dans l’élection présidenti­elle américaine de 2016.

UNE RÉINITIALI­SATION RATÉE

À ce jour, Trump s’indigne qu’on ait pu trouver louche, au fil de sa présidence, son flirt avec le président russe. La conférence d’helsinki de juin 2018 n’aide pas sa cause.

Le président américain doit, par ailleurs, s’abstenir de tenter un « reset » à la Hillary Clinton, alors secrétaire d’état, en mars 2009. La mise en scène – un bouton sur lequel appuyer – avait amusé les Russes, notamment à cause de l’erreur d’orthograph­e du mot en alphabet cyrillique sur le dessus, mais avait finalement eu peu d’impact.

La liste de griefs de Washington à l’égard de Moscou est longue – des cyberattaq­ues à l’activité déstabilis­atrice russe en Ukraine, en passant par la violation des droits humains et l’ingérence dans les démocratie­s occidental­es – et comme Vladimir Poutine semble insensible aux pressions et sanctions internatio­nales, Joe Biden n’a pas le choix d’être direct. Préparez-vous aux étincelles !

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