À Hong Kong sous tension, une militante prodémocratie libérée
Elle avait passé sept mois en prison pour son rôle lors des manifestations de 2019
HONG KONG | (AFP) La militante du mouvement prodémocratie à Hong Kong Agnes Chow a été libérée de prison hier, exactement deux ans après les grandes manifestations en faveur de la démocratie, un anniversaire qui place l’ex-colonie britannique sous tension.
Quelque 2000 policiers ont été placés en alerte hier alors que des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour commémorer ces manifestations.
Les autorités ont toutefois maintenu une interdiction de manifester décidée pour lutter contre la pandémie de coronavirus, bien que seules trois nouvelles contaminations aient été recensées le mois dernier.
De nombreux militants prodémocratie ont été arrêtés ces derniers mois et la contestation est maintenant criminalisée par de nouvelles lois répressives imposées par le gouvernement de Pékin.
Hier, l’une de ces militantes arrêtées a toutefois été libérée. Agnes Chow, âgée de 24 ans, a retrouvé la liberté après avoir passé sept mois en prison pour son rôle pendant les manifestations de 2019 devant le quartier général de la police.
Elle s’est réjouie sur Instagram de voir « cette agonie enfin terminée », et a dit vouloir récupérer de ces mois de prison l’ayant « rendue très faible ».
MILITANTS TOUJOURS EN PRISON
Deux autres militants qui avaient été condamnés en même temps qu’elle, Joshua Wong et Ivan Lam, sont toujours en prison.
Joshua Wong a notamment vu récemment sa peine augmentée d’une nouvelle condamnation, pour avoir appelé en 2020 à participer au traditionnel rassemblement du 4 juin pour marquer l’anniversaire de la répression sanglante de Tiananmen en Chine en 1989. Celui-ci avait eu lieu l’an dernier malgré l’interdiction.
La libération d’agnes Chow intervient deux ans jour pour jour après les grandes manifestations qui avaient envahi les rues de l’ancienne colonie britannique en défense de la démocratie.
Le 12 juin 2019, des milliers de personnes avaient encerclé le siège de l’assemblée législative de Hong Kong dans une tentative d’empêcher l’adoption d’une loi favorisant les extraditions, y compris d’opposants, vers la Chine continentale.
FORTE MOBILISATION
La dispersion brutale de ces manifestants par la police n’avait pas empêché une forte mobilisation en faveur de la démocratie pendant plus de sept mois. Les autorités chinoises ont refusé de céder et ont imposé à Hong Kong une loi dite de sécurité nationale, qui a permis l’arrestation de plus d’une centaine de personnes.
Des dizaines d’entre elles ont été traduites en justice, dont le magnat de la presse hongkongais, Jimmy Lai. La plupart n’ont pas bénéficié d’une libération sur caution et risquent des peines de prison à vie. Agnès Chow n’a pour l’instant purgé sa peine que pour les événements de la journée du 12 juin 2019, et risque d’être à nouveau inculpée pour des événements ultérieurs.