Le Journal de Quebec

Pour éviter d’envenimer unerupture

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia..com

À 48 ans, je suis en processus de divorce avec le père de mes enfants. J’ai découvert qu’il avait une maîtresse depuis quelques années et je ne l’ai pas pris, même s’il a essayé de me faire passer ça sur le dos.

C’est vrai que notre vie sexuelle était inexistant­e depuis quelques années parce que mon caractère était altéré par une ménopause que je vivais difficilem­ent. Mais à mes yeux, ce n’était pas une raison pour me faire un tel affront.

Il a bien essayé de me traîner en thérapie conjugale pour qu’on tente de recoller les morceaux, mais j’ai refusé. Quelqu’un qui te poignarde dans le dos comme il l’a fait avec moi ne mérite pas que je lui consacre une seule heure de mon précieux temps.

Ce qui m’a le plus déprimée dans toute cette affaire, c’est sa volonté de faire savoir aux enfants qu’il n’avait aucune envie de divorcer et que c’était moi qui avais pris la décision sans vouloir en démordre. Non mais faut avoir du front tout le tour de la tête, comme disait ma mère, pour déformer la vérité à ce point-là!

Pour le moment, je reste dans notre maison avec les enfants et c’est lui qui s’est loué un appartemen­t pour pouvoir les recevoir une fin de semaine par mois. C’est ce que j’ai accepté de lui accorder en attendant que notre dossier se règle. Mais je vous jure qu’il ne l’emportera pas en paradis. Je n’ai aucune envie de me laisser marcher sur les pieds dorénavant.

Sa famille comme la mienne est catastroph­ée parce que tout le monde l’aime, et tout le monde voudrait que j’assoupliss­e ma position pour lui refaire de nouveau confiance. Mais c’est hors de question. Je dois même me faire violence pour laisser mes enfants de 12 et 14 ans aller chez lui, même si je sais qu’il a rompu avec la fille qui a créé tout ce drame dans notre famille.

J’aimerais vous dire à quel point je me suis sentie humiliée, Louise, moi qui lui faisais une confiance totale, voilà comment il m’a remerciée. Eh bien, il va payer pour ça. Pas payer en argent car je n’ai pas besoin de son argent, j’en fais assez moi-même.

Il va payer à travers ce qu’il a de plus cher, ses enfants. Même si ma mère trouve que j’exagère, je vais m’organiser pour qu’ils comprennen­t ce que leur père m’a fait subir, parce que ce n’est pas normal qu’ils l’aiment comme avant, comme si rien ne s’était passé, comme s’il ne m’avait jamais trompée.

Une femme en colère

Votre signature me donne la mesure de votre emportemen­t et ça ne dit pas de belles choses à votre sujet. Vous avez le droit d’être en colère, mais vous n’avez pas celui d’entraîner vos enfants dans le tourbillon de celle que vous semblez nourrir envers leur père.

Ce que vous vous apprêtez à faire s’apparente à de l’aliénation parentale. Ce phénomène où l’un des membres d’un couple dénigre l’autre membre pour que leurs enfants communs rejettent ce dernier.

Je comprends que votre amourpropr­e puisse vous empêcher de pardonner à cet homme, mais il n’en demeure pas moins qu’il restera à jamais le père de vos enfants, et qu’il serait malvenu de tenter de le déprécier à leurs yeux, puisqu’il ne leur a jamais porté ombrage en aucune manière.

Ce qui s’est passé vous regarde en tant que couple et c’est comme couple que vous devez le régler. Que vous refusiez toute tentative de reconstruc­tion, c’est votre droit. Mais vous ne devriez en aucune manière, comme vous le dit votre famille d’ailleurs, entraîner vos enfants dans cette escalade, car ça risquerait de vous retomber sur le nez à plus ou moins long terme, quand tout le monde prendra conscience de votre mauvaise foi. C’est un gros « pensez-y bien » !

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