LE QUÉBEC PLEURE UNE 13e FEMME
Nathalie Piché, une femme de 55 ans, a été poignardée à mort par son conjoint, à Québec, hier. Victime de violence conjugale, elle l’avait dénoncé à la police en décembre dernier, mais il était t toujours en liberté.
Une mère de famille tuée dans son appartement de Limoilou dans la nuit de lundi à hier se disait victime de violence conjugale auprès d’une confidente.
« Je sais qu’il l’avait déjà frappée. Elle était victime de violence conjugale, elle me l’a dit », mentionne son amie et confidente Cindy H., dévastée d’apprendre que le conjoint de son amie, Noureddine Mimouni, aurait vraisemblablement commis l’irréparable.
Les deux femmes s’étaient rencontrées sur un site d’entraide pour les victimes de mariages frauduleux.
Nathalie Piché, qui devient la 13e victime de féminicide depuis le début de l’année au Québec, s’y était confiée sur sa relation, afin d’obtenir de l’aide ( voir encadré en page 5).
L’automne dernier, Nathalie Piché, 55 ans, s’était mariée à Noureddine Mimouni, 33 ans, quelques mois après s’être rencontrés sur internet, ce qui ne faisait pas l’unanimité auprès de sa famille, selon nos informations.
« Quelques semaines après le mariage, elle a découvert qu’il s’affichait sur des sites de rencontres pour avoir des aventures avec des jeunes femmes. [...] Elle était triste lorsqu’elle a réalisé qu’il l’avait mariée pour les papiers [pour obtenir sa citoyenneté canadienne] », raconte Cindy H.
VIOLENCES
La victime avait d’ailleurs porté plainte contre Mimouni au Service de police de Québec en décembre dernier. L’accusé avait été remis en liberté sous conditions (voir autre texte en page 5).
Les choses se sont par la suite envenimées. La victime se plaignait de violences verbales et physiques. Elle qualifiait l’homme d’origine algérienne de « narcissique pervers », raconte sa confidente.
Il y a quelques semaines, Cindy lui a conseillé de quitter ce mariage.
Le propriétaire de l’immeuble affirme avoir également reçu deux plaintes concernant le couple, pour des disputes violentes au cours des derniers mois.
« Elle l’a souvent mis dehors, mais elle se cachait, cachait sa voiture, elle avait peur qu’il revienne. Puis, elle le prenait en pitié et finissait par le reprendre. Elle l’aimait », poursuit son amie.
PROCHES ANÉANTIS
Sur sa page Facebook, une des filles de Mme Piché a affirmé être « anéantie ». « […] ce misérable homme nous a enlevé notre mère, le début de l’enfer qui commence », a-t-elle écrit.
Le corps inanimé de Mme Piché a été découvert dans son appartement de Limoilou vers 2 h, hier matin. Selon nos informations, elle aurait été poignardée.
L’accusé s’est lui-même rendu aux autorités et a comparu en après-midi au palais de justice de Québec, où il a été formellement accusé de meurtre au deuxième degré.