Le Journal de Quebec

Pandémie : qui a peur d’une 4e vague ?

- JOSÉE LEGAULT josee.legault@ quebecorme­dia.com

Qui a peur d’une possible quatrième vague de la COVID-19 à l’automne ? De toute évidence, au Québec, pas tant de monde que ça.

La grande fatigue ressentie face à une pandémie mondiale qui s’étire depuis mars 2020 y est pour beaucoup. L’été et la saison de hockey aussi. L’arrivée des vaccins, sans nul doute.

Sans compter l’espoir réel de voir la fameuse « lumière au bout du tunnel » se poindre enfin au bout de nos nez cachés depuis un an derrière nos masques.

À la fin mai, l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) lançait pourtant un avertissem­ent clair. Un appel senti à la patience. Deux signaux d’alarme ne devraient pas être ignorés. De un, le Québec est encore loin d’avoir vacciné au moins 75 % des 12 ans et plus par deux doses. De deux, le variant indien, dit Delta, gagne du terrain en Occident. Y compris tout près de chez nous, en Ontario.

VARIANT DELTA

Beaucoup plus contagieux encore, le variant Delta oblige entre autres le premier ministre Boris Johnson à retarder le déconfinem­ent de la Grande-bretagne. Un pays où le taux de vaccinatio­n est pourtant élevé. C’est dire tout le danger de ce variant. Le même avertissem­ent, un groupe d’experts québécois en santé le confirmait hier dans une lettre ouverte.

Ils appellent nos gouverneme­nts à contrôler nos frontières, à fournir des tests rapides à la population, à mieux tracer les variants, etc.

Au Québec, le succès de la « gestion » de la troisième vague par le gouverneme­nt Legault est indéniable. Au point où, bien involontai­rement, il tend à créer l’illusion d’une victoire finale contre la COVID-19.

Or, selon les experts, céder à cette illusion est risqué. Le Québec n’est pas une île. La pandémie, rappelons-le, est mondiale. La majorité des nouveaux cas de COVID-19 sont aussi des personnes non vaccinées.

Pour le ministre de la Santé, Christian Dubé, en termes de communicat­ion politique, le défi est colossal. Il devra convaincre plus de 75 % des Québécois, en plein été, de s’assurer de bien recevoir leurs deux doses d’ici la fin août.

UN NON-SENS

Le tout, alors que dans des ressources intermédia­ires – ces « milieux de vie » pour personnes vulnérable­s, âgées ou handicapée­s –, il reste encore des préposés refusant la vaccinatio­n.

C’est un non-sens qui, urgemment, devrait appeler le ministre Dubé, par devoir de protection des résidents, à imposer la vaccinatio­n à tout le personnel en contact direct avec eux.

Alors, que faire ? Le gouverneme­nt Legault déconfine rapidement. Peut-être trop. Seul le temps le dira. Devant l’impatience de la population, avait-il vraiment le choix ?

D’où la nécessité pour lui d’« accompagne­r » les Québécois de manière continue et très visible. Que ce soit pour la vaccinatio­n à deux doses ; la continuati­on du port du masque dans les lieux clos ; la limitation raisonnabl­e des contacts sociaux ; garantir une meilleure ventilatio­n dans les écoles pour le retour en classe, etc. La « recette » est connue. On ne réinventer­a pas la roue contre la COVID-19. D’autant plus qu’une chose est claire : cette pandémie-là n’aura pas de date de péremption précise. Il faudra donc « vivre avec » pour un temps encore indétermin­é.

Il s’agit de le faire avec prudence. Pour soi et solidairem­ent, pour les autres.

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