Québec ne modifiera pas le programme conçu presque sur mesure pour Lion
Malgré des pressions de l’industrie, Lion Électrique conservera son « quasi-monopole ». Québec ferme la porte à l’idée de revoir les critères du programme de 250,7 millions $ pour électrifier le transport scolaire.
Hier, la Ville de Drummondville s’est rangée derrière des « entreprises locales » pour dénoncer le programme du gouvernement Legault qui exige que la construction des autobus électriques se fasse au Canada.
« Il est primordial que le programme d’aide financière soit modifié rapidement pour inclure les fabricants de l’extérieur du Canada avec lesquels nos distributeurs font affaire », a réclamé le maire, Alain Carrie.
« Pour les automobiles électriques, l’acheteur est éligible à une subvention, même si son véhicule a été fabriqué à l’extérieur du Canada. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les autobus électriques ? » a-t-il demandé.
« SENSIBLE », MAIS INFLEXIBLE
Le gouvernement a indiqué au Jour
nal être « sensible aux enjeux soulevés par les distributeurs d’autobus scolaires québécois », mais les fournisseurs devront répondre aux « critères du programme » pour en profiter.
« Le Québec a tous les atouts pour se démarquer comme un chef de file en transport électrique. Nous souhaitons développer cette filiale d’avenir en favorisant l’achat local, et ce, au bénéfice des Québécois », a noté Florence Plourde, attachée de presse du ministre des Transports, François Bonnardel.
Le maire de Drummondville participait hier à une conférence de presse en compagnie des entreprises Autobus Girardin et Autobus Thomas, qui estiment que le programme favorise Lion Électrique, de Saint-jérôme.
Dans une récente entrevue avec Le Journal, la vice-présidente des opérations chez Autobus Thomas a affirmé que des emplois pourraient être menacés. Son entreprise compte une cinquantaine de travailleurs.
Autobus Girardin et Autobus Thomas craignent aussi que le fait de limiter le nombre d’entreprises pouvant offrir des véhicules électriques n’entraîne une hausse des prix. – Avec la collaboration de Francis Halin