RECORD DE CHALEUR PRÉVU
Le responsable de la glace au T-mobile Arena n’est pas inquiet pour le match numéro 2
LAS VEGAS | Au moment où la rondelle tombera sur la patinoire pour le deuxième match entre le Canadien et les Golden Knights, la température attein° dra 47 C à l’extérieur des murs du T-mobile Arena, un record.
Oui, oui. Vous avez bien lu : 47 degrés Celsius dehors, et il y a tout de même une partie de hockey. C’est possible parce qu’un natif d’ottawa veille au grain sur la qualité de la glace.
« Je vais aller me coucher ce soir [hier] et je sais que je vais dormir comme un bébé. Ça aura beau être la journée la plus chaude de notre histoire où il y aura un match, j’ai confiance à ce point en notre équipement. On a une des meilleures surfaces de la ligue », lance avec aplomb Bill Falls, superviseur aux opérations de la glace pour MGM, qui opère le domicile des Knights.
Le Journal a obtenu un accès privilégié aux installations de l’amphithéâtre qui a achevé sa construction en 2016, afin de comprendre comment diable une patinoire peut fonctionner en plein désert.
« Au début, les gens étaient vraiment sceptiques du marché. On riait de nous et on entendait que ça marcherait pas. On a dit que les gens ne viendraient pas, que le hockey en plein désert, c’est impossible. Mais on a démontré le contraire », souligne Falls.
COMME ARROSER DES PLANTES
Évidemment, le plus gros défi est d’arriver à climatiser le massif bâtiment et de maintenir la température ambiante, afin que la glace puisse demeurer éclatante.
« Nous avons un environnement très difficile, c’est vrai, mais il y a quand même des bénéfices. Le fait que c’est tellement peu humide ici, ça vient en fait nous aider », soutient Falls, qui a grandi comme un partisan du CH, mais qui est maintenant à 100 % converti à l’équipe de Vegas.
L’homme de hockey compare une partie de son travail comme s’il devait arroser des plantes et garder la terre humide.
« Si je ne touchais pas à la glace pendant une semaine, elle deviendrait très sèche et finirait par craquer. C’est pour ça qu’on doit injecter de l’eau, comme dans un jardin », explique l’homme de 54 ans, qui travaillait auparavant à New York avec les Islanders.
Afin de se faciliter le travail, le « icemaker » peut également compter sur des équipements derniers cris et de la technologie de pointe qui peuvent en temps réel suivre les données dans leur environnement et faire les ajustements nécessaires en cas de besoin.
« Le bâtiment a été construit pour affronter la chaleur. Il est fait pour ça. Mais honnêtement, je ne peux pas prendre tout le crédit. J’ai une super équipe. Ça sert à quoi d’avoir la meilleure technologie si personne ne peut l’opérer ? » fait remarquer Falls.
Les joueurs de la LNH semblent d’ailleurs apprécier le travail accompli par Bill Falls et ses troupes, alors que la surface s’est retrouvée au quatrième rang, après un vote. Le Centre Bell trône toutefois au sommet, et de loin.
« Ça montre qu’on a encore du travail à faire, on va continuer de s’améliorer », affirme l’homme d’ottawa, qui parle encore un peu français.
« UNE MAUDITE BONNE JOB »
À 400 kilomètres de là, le Québécois François Martindale, responsable de la qualité de la glace pour les Kings de Los Angeles, estime que l’équipe de Vegas fait une « une maudite bonne job ».
« J’ai regardé le match lundi, tout de suite je me suis dit que la glace avait l’air belle. La rondelle rebondissait bien, je n’ai pas vu beaucoup de neige. C’est vraiment bon signe », soutient celui qui a travaillé pour le Canadien pendant 25 ans.
Selon lui, ça doit « coûter une beurrée en climatisation ».
« Le soir d’un match, c’est sûrement leur dépense la plus importante. Il faut qu’ils combattent une importante chaleur extérieure, mais aussi celle qui vient à l’intérieur. [Quelque] 18 000 personnes en dedans, ça en produit. Et avec les portes ouvertes, la chaleur rentre », explique celui qui est une sommité dans le milieu.