Le Journal de Quebec

Un fléau qui ne touche pas que le Québec

- ROXANE TRUDEL

Le Québec n’est pas seul à subir une inquiétant­e vague de féminicide­s depuis le début de l’année, si bien que plusieurs pays ont mis en place des mesures pour contrer cette crise qui sévit en parallèle à la pandémie.

Le gouverneme­nt suédois a notamment présenté hier un plan d’action de 40 points pour lutter contre les féminicide­s, après les meurtres de cinq femmes en trois semaines, toutes tuées par des hommes.

Depuis le début de l’année, 18 femmes ont également perdu la vie en Espagne où le gouverneme­nt a lancé un cri d’alarme contre ce « fléau machiste » à la fin du mois de mai, après la mort en une semaine de cinq femmes, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.

En France, on dénombre déjà un sombre bilan de plus d’une cinquantai­ne de meurtres de femmes, et en Autriche, près d’une dizaine de femmes ont perdu la vie également.

À Ottawa, une femme de 50 ans, Hanadi Mohammed, a été poignardée à mort mardi soir à l’extérieur de sa résidence. C’est son ex-conjoint, Hamid Ayoub, qui a été accusé de meurtre prémédité.

DES RAPPORTS INÉGAUX

Mais la violence envers les femmes n’est pas apparue avec la pandémie, même si cette dernière l’a certaineme­nt exacerbée, rappelle Stéphanie Pache, professeur­e en sociologie du genre et de la sexualité au départemen­t de sociologie de L’UQAM.

« C’est sûr que ceux qui se trouvaient déjà dans une situation de violence n’ont pas nécessaire­ment eu accès aux ressources pour s’en sortir, mais ça a aussi créé plus de pression, ce qui peut avoir transformé en situation violente des situations qui ne l’étaient pas forcément au départ », précise-t-elle.

Mais dans les pays pauvres comme dans les pays riches, les féminicide­s sont un problème, rapportait l’organisati­on des Nations unies dans une étude réalisée en 2017.

« Malheureus­ement, les rapports hommes-femmes sont inégalitai­res partout dans le monde. Ça ne s’applique pas partout de la même façon, que ce soit dans l’organisati­on de la famille, la culture, etc., mais les femmes sont plus vulnérable­s », résume la professeur­e.

Elle ajoute que la gent féminine s’investit beaucoup plus dans les relations intimes que les hommes, ce qui facilite le contrôle de partenaire­s malveillan­ts.

- Avec L’AFP et l’agence QMI

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