L’argument des transferts en ambulances loin de convaincre
Démocratie Québec rejette ce prétexte utilisé pour justifier le 3e lien
L’argument voulant qu’un troisième lien soit vital à Québec, entre autres pour garantir la mobilité des ambulances entre les deux rives, « ne tient pas la route », selon le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau.
Le Journal rapportait dans son édition d’hier que les ambulances effectuent quotidiennement environ trois transferts urgents de patients des hôpitaux de la Chaudière-appalaches vers ceux de la Capitale-nationale.
Alors que des travaux d’envergure sur le pont Pierre-laporte cet été forceront la mise en place de mesures exceptionnelles pour maintenir les services essentiels, la CAQ y voit un argument supplémentaire en faveur de la construction d’un tunnel entre Québec et Lévis.
« Ce n’est pas parce qu’il y a un problème de circulation que l’on va investir 10 milliards de dollars pour trois ambulances, soyons sérieux. Non, ce n’est pas un argument qui est valable », a rétorqué hier M. Rousseau, qui pense que le tunnel, s’il est construit, devrait être dédié au transport collectif.
« On peut faire des corridors réservés sur le pont de Québec. [...] C’est un événement majeur que l’on vit en ce moment, donc justifier le troisième lien pour des raisons d’urgence, ça ne tient pas la route », a évalué le candidat à la mairie, qui annonçait hier son candidat dans le district du Plateau.
DESSERCOM EN FAVEUR
À Lévis, le patron de Dessercom, qui se targue d’être la plus grande entreprise en soins préhospitaliers d’urgence et en transport médical au pays, se range pour sa part du côté du gouvernement et s’est déclaré en faveur du troisième lien.
Selon le directeur général, Maxime Laviolette, la croissance démographique de la région et des situations comme l’accumulation de glace en hiver, les accidents de la route et les travaux, qui continuent d’entraver le pont Laporte à l’occasion, font en sorte qu’il faut « absolument trouver une solution à long terme ».
« INÉVITABLE »
« Je pense que si on veut favoriser à long terme la desserte ambulancière – parce qu’il y a des soins qui sont prodigués sur la Rive-nord et on n’y échappe pas, il y a des surspécialisations sur la Rive-nord –, on se doit d’améliorer la circulation et, d’après moi, à long terme, le troisième lien est inévitable, on n’a pas le choix », affirme-t-il.
M. Laviolette soutient aussi qu’un tunnel dans l’est offrirait un accès plus direct à l’hôpital de l’enfant-jésus de Québec, et donc des gains de temps considérables pour les patients qui nécessitent des soins spécialisés en traumatologie et qui proviennent de régions comme Bellechasse.