Le Journal de Quebec

Le Québec peut changer sa constituti­on, admet Ottawa

De nombreux députés libéraux montréalai­s se sont abstenus

- RAPHAËL PIRRO

Le Bloc québécois a réussi, à sa deuxième tentative à la Chambre des communes, à faire reconnaîtr­e que le Québec peut changer seul sa section de la Constituti­on, malgré l’abstention notable de nombreux libéraux élus au Québec.

Pour le chef du Bloc, Yves-françois Blanchet, l’appui de la Chambre aux principes de la loi 96 du gouverneme­nt de François Legault est « enthousias­mant », car, « quels que soient les choix futurs que le Québec fera, il pourra davantage les faire à titre de nation française ».

« Le Québec n’avait évidemment pas besoin de l’aval du Parlement canadien pour former une nation francophon­e et pour le proclamer. Mais l’assemblée nationale du Québec a aujourd’hui davantage les coudées franches pour mettre en place des lois qui correspond­ent aux choix démocratiq­ues de la nation québécoise et à ses consensus », a-t-il déclaré.

Il juge d’ailleurs que le résultat du vote retire la légitimité au fédéral de légiférer en matière de langue au Québec en donnant préséance au gouverneme­nt québécois en la matière.

M. Blanchet a profité de son discours pour décocher une flèche dans le camp libéral en raison du nombre non négligeabl­e de députés québécois qui ont refusé de se prononcer.

En effet, parmi les 36 voix d’abstention tous partis confondus, 22 proviennen­t des rangs libéraux, dont neuf de circonscri­ptions québécoise­s, toutes de la grande région montréalai­se.

Par contraste, seuls 11 élus conservate­urs et deux néodémocra­tes ont renoncé à leur droit de vote.

« Je ne connais pas les motivation­s individuel­les de chacun des députés qui ont choisi de s’abstenir. Je constate qu’il y a davantage de députés libéraux québécois qui s’opposent à l’idée de nation québécoise que ce qu’on trouve ailleurs. Et c’est assez révélateur du travail que le Parti libéral du Canada a à faire, soit pour rallier ses troupes, soit pour révéler son vrai visage », a dit M. Blanchet.

UNE SEULE LANGUE OFFICIELLE

La motion voulant que « l’article 45 de la Loi constituti­onnelle de 1982 confère au Québec et aux provinces la compétence exclusive pour modifier leurs constituti­ons respective­s » a donc reçu un appui clair de la grande majorité des membres de tous les partis, avec un décompte officiel de 281 en faveur, de deux contre.

Celle-ci visait aussi à faire reconnaîtr­e que les Québécois forment une nation et que le français y est la seule langue officielle et commune.

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