Le Québec peut changer sa constitution, admet Ottawa
De nombreux députés libéraux montréalais se sont abstenus
Le Bloc québécois a réussi, à sa deuxième tentative à la Chambre des communes, à faire reconnaître que le Québec peut changer seul sa section de la Constitution, malgré l’abstention notable de nombreux libéraux élus au Québec.
Pour le chef du Bloc, Yves-françois Blanchet, l’appui de la Chambre aux principes de la loi 96 du gouvernement de François Legault est « enthousiasmant », car, « quels que soient les choix futurs que le Québec fera, il pourra davantage les faire à titre de nation française ».
« Le Québec n’avait évidemment pas besoin de l’aval du Parlement canadien pour former une nation francophone et pour le proclamer. Mais l’assemblée nationale du Québec a aujourd’hui davantage les coudées franches pour mettre en place des lois qui correspondent aux choix démocratiques de la nation québécoise et à ses consensus », a-t-il déclaré.
Il juge d’ailleurs que le résultat du vote retire la légitimité au fédéral de légiférer en matière de langue au Québec en donnant préséance au gouvernement québécois en la matière.
M. Blanchet a profité de son discours pour décocher une flèche dans le camp libéral en raison du nombre non négligeable de députés québécois qui ont refusé de se prononcer.
En effet, parmi les 36 voix d’abstention tous partis confondus, 22 proviennent des rangs libéraux, dont neuf de circonscriptions québécoises, toutes de la grande région montréalaise.
Par contraste, seuls 11 élus conservateurs et deux néodémocrates ont renoncé à leur droit de vote.
« Je ne connais pas les motivations individuelles de chacun des députés qui ont choisi de s’abstenir. Je constate qu’il y a davantage de députés libéraux québécois qui s’opposent à l’idée de nation québécoise que ce qu’on trouve ailleurs. Et c’est assez révélateur du travail que le Parti libéral du Canada a à faire, soit pour rallier ses troupes, soit pour révéler son vrai visage », a dit M. Blanchet.
UNE SEULE LANGUE OFFICIELLE
La motion voulant que « l’article 45 de la Loi constitutionnelle de 1982 confère au Québec et aux provinces la compétence exclusive pour modifier leurs constitutions respectives » a donc reçu un appui clair de la grande majorité des membres de tous les partis, avec un décompte officiel de 281 en faveur, de deux contre.
Celle-ci visait aussi à faire reconnaître que les Québécois forment une nation et que le français y est la seule langue officielle et commune.