Les sciences sociales sont gravement malades dans les universités
Les sociétés ont besoin de plombiers, d’avocats, d’agriculteurs, de serveurs, de livreurs, de médecins, etc.
Elles ont aussi besoin de gens qui réfléchissent aux grands enjeux collectifs. Normalement, c’est le rôle des sciences sociales.
Voilà pourquoi ce qui se passe dans ces domaines du monde universitaire devrait nous alarmer.
Tout n’est pas entièrement pourri, mais ceux qui s’opposent à ces folies, croyez-moi, sont sur la défensive
FUMISTERIE
Dans les sciences sociales comme dans les sciences naturelles, un authentique chercheur vise à trouver la vérité et à produire de nouvelles connaissances.
Dans les sciences sociales, ceux attachés à cet idéal sont désormais bousculés, marginalisés, submergés par des idéologues déguisés en chercheurs, essentiellement des militants de la nouvelle gauche identitaire woke.
Ces derniers se regroupent souvent dans des pôles institutionnels appelés gender studies, queer studies, critical race theory, fat studies, etc.
Leur jargon est devenu omniprésent : « racisme systémique », « privilège blanc », « intersectionnalité », « cisgenre », « grossophobie », « décolonialisme », etc.
Essentiellement, on travaille à légitimer les complaintes des groupes minoritaires.
Leur travail n’a presque rien de scientifique, car la réponse est toujours connue d’avance : en gros, le minoritaire est « opprimé », et a raison, et la société majoritaire est « oppressante », et a tort.
Voici une histoire vraie bien connue des spécialistes.
Dans le monde universitaire, le travail le plus valorisé est la publication d’articles scientifiques dans des revues utilisant le principe de l’évaluation dite en « double aveugle ».
Celui qui soumet un article ne connaît pas la composition du jury qui l’évalue, et ce jury ne connaît pas l’identité de l’auteur.
Le but est d’écarter des critères comme la réputation ou les rivalités pour ne se soucier que du contenu.
Trois universitaires américains – Pluckrose, Lindsay et Boghossian
– ont écrit des articles délibérément farfelus, truffés d’inepties et de statistiques inventées, de vrais poissons d’avril, et les ont soumis à des revues académiques spécialisées.
Voici quelques-unes de leurs thèses abracadabrantes :
« L’astronomie est une science occidentale et sexiste qui doit devenir indigène et gay ».
« Il existe une culture du viol chez les chiens ».
« Se masturber en pensant à une femme est une agression sexuelle puisqu’elle n’a pas donné son consentement ».
« La lutte contre la transphobie progresserait si les hommes s’exerçaient à s’insérer des jouets sexuels dans l’anus ».
« Les professeurs devraient noter leurs étudiants en tenant compte de leur ethnie ».
Vous avez deviné que plusieurs de ces articles absurdes furent acceptés dans des revues présumées sérieuses.
Parmi les articles rejetés, plusieurs reçurent tout de même des éloges, notamment celui où les auteurs avaient repris des passages de Mein Kampf d’hitler en remplaçant le mot « Juifs » par le mot « Blancs ».
DÉFENSIVE
Vous riez ? Vous ne devriez pas : cette nouvelle gauche identitaire contrôle des départements universitaires entiers, embauche les siens, intimide et pousse à la retraite ses « adversaires », en plus d’être lourdement subventionnée par les fonds publics.
Tout n’est pas entièrement pourri, mais ceux qui s’opposent à ces folies, croyez-moi, sont sur la défensive.
Les sciences sociales actuelles sont un corps rongé par des tumeurs idéologiques malignes, et c’est toute la société qui en paie le prix.