Le Journal de Quebec

Il n’aurait jamais dû conduire le chariot

Un jeune de 14 ans a péri dans un accident de travail

- DIANE TREMBLAY

Selon l’enquête de la CNESST, la mort du jeune de 14 ans décédé en juin 2020 à Saint-martin, lors d’une manoeuvre risquée d’un chariot élévateur en milieu de travail, a été causée par des manquement­s de son employeur.

L’entreprise PJB Industries a fait preuve de plusieurs manquement­s, selon le rapport rendu public hier.

Premièreme­nt, le jeune travailleu­r n’avait pas l’âge requis pour conduire un chariot élévateur. L’utilisatio­n des chariots élévateurs est réservée aux caristes de 16 ans et plus et lorsqu’il s’agit de chantiers de constructi­on, l’âge requis est de 18 ans et plus.

CEINTURE DE SÉCURITÉ

Ce qui est plus préoccupan­t encore, c’est que la victime ne portait pas la ceinture de sécurité. « Tous les manuels d’opération stipulent que si les dispositif­s de retenue sont utilisés, ça évite que la personne soit éjectée du siège du conducteur et qu’elle demeure dans le poste. Il aurait possibleme­nt subi des blessures, mais somme toute, ça aurait été des blessures mineures », a affirmé Christian Roy, inspecteur.

« Le fait d’être éjecté a fait en sorte que le jeune s’est retrouvé coincé par la structure de protection du chariot élévateur », a-t-il ajouté.

Le jour de l’accident, le travailleu­r de 14 ans devait vider le contenu d’un bac de résidus métallique­s dans un conteneur situé dans la cour de l’entreprise, mais le bac est tombé dans le fond. Il a voulu le remonter à l’aide d’une chaîne, mais le chariot s’est renversé sur le côté.

La CNESST retient trois causes contributi­ves : le relâchemen­t soudain de l’élingue, le non-port de la ceinture de sécurité et le manque de formation.

MANOEUVRE RISQUÉE

« Ça reste qu’une charge suspendue, c’est toujours des manoeuvres à risque parce qu’un chariot élévateur est fait pour avoir des charges stables sur ses fourches », a ajouté M. Roy.

Au Québec, de 2016 à 2020, pas moins de 2954 travailleu­rs ont subi des lésions en lien avec l’utilisatio­n d’un chariot élévateur.

Un constat d’infraction a été remis à l’employeur, PJB Industries, qui s’expose à une amende variant de 17 505 $ à 70 027 $ pour une première offense, et qui pourrait atteindre 350 136 $ en cas de récidive. Le montant exact de l’amende est « à l’étude ».

L’entreprise préfère ne pas commenter le dossier.

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PHOTO COURTOISIE CNESST La CNESST, qui a fait l’enquête, arrive à la conclusion que le jeune opérateur du chariot élévateur n’était pas attaché, le 15 juin 2020 chez PJB Industries, à Saint-martin.

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