Le Journal de Quebec

Choc politique en vue autour de la Cour suprême

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WASHINGTON | (AFP) Une petite phrase du chef des sénateurs républicai­ns a replacé la Cour suprême des États-unis au coeur des luttes politiques et accentué la pression sur son doyen pour qu’il démissionn­e sans tarder.

Fidèle à sa réputation de stratège roué, Mitch Mcconnell a reconnu lundi que les républicai­ns, s’ils reprenaien­t le contrôle du Sénat lors des élections de 2022 et si un siège se libérait ensuite à la haute cour, bloqueraie­nt tout candidat du président Joe Biden.

UNE AMÉRIQUE DIVISÉE

« Aucun parti majoritair­e, s’il est différent de celui du président, ne confirmera­it un juge à la Cour suprême en plein milieu d’une élection », soit en 2024, a-t-il justifié.

Le statut des neuf sages du temple du droit américain est ambivalent : ils sont nommés à vie, ce qui garantit leur indépendan­ce ; mais ils sont choisis par le président et confirmés par le Sénat, ce qui leur colle à jamais des étiquettes politiques.

De plus, ils tranchent les sujets sur lesquels les élus du Congrès ne parviennen­t pas à s’entendre : ce sont eux qui ont imposé la fin de la ségrégatio­n dans les écoles, reconnu le droit des femmes à avorter, des homosexuel­s à se marier, etc.

Dans une Amérique de plus en plus divisée, leur sélection a suscité plusieurs crises politiques aiguës.

En 2016, les républicai­ns majoritair­es au Sénat avaient refusé pendant neuf mois d’auditionne­r un magistrat choisi par Barack Obama pour pourvoir un poste ouvert par un décès à la Cour suprême, ce qui a permis à Donald Trump d’imprimer sa marque sur la Cour dès son arrivée à la Maison-blanche.

NOUVEAUX SIÈGES RÉCLAMÉS

Pour tenter de diluer l’influence des conservate­urs (six sièges sur neuf), des voix à gauche réclament désormais l’ajout de nouveaux sièges à la Cour.

Autrefois opposé à cette idée peu consensuel­le, Joe Biden a confié à une commission d’experts le soin de l’examiner. Ses conclusion­s seront rendues à l’automne.

En attendant, afin de sauvegarde­r a minima les trois sièges progressis­tes, certains appellent le doyen de la Cour, Stephen Breyer, 82 ans, à prendre sa retraite tant que le parti a le contrôle du Sénat.

« Le juge Breyer, pour lequel j’ai le plus grand respect, devrait se retirer à la fin de cette session », avait déclaré dès avril le parlementa­ire démocrate Mondaire Jones. « Est-ce nécessaire, oui et oui ! » a-t-il martelé lundi.

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MITCH MCCONNELL Chef des sénateurs républicai­ns

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