Audi alteram partem
La semaine dernière, ma chronique intitulée « Cette députée a-t-elle un coeur ? » a beaucoup fait réagir. Elle dénonçait les remarques discriminatoires de Lorraine Richard, députée péquiste, sur les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI).
Pour éviter aux aînés d’avoir à les côtoyer, elle disait souhaiter qu’elles soient exclues de la future Maison des aînés dans son comté de Duplessis.
De nombreuses familles de personnes ayant une DI, dont la mienne, étaient en colère et blessées. Or, il appert que Mme Richard a bel et bien un coeur. Elle s’est excusée publiquement de ses propos et m’a contactée pour s’en expliquer.
Au bout du fil, j’ai entendu une élue bouleversée et déterminée à réparer le tort qu’elle a causé. Audi alteram partem, comme on dit en latin…
MODÈLE SUPÉRIEUR
Les personnes ayant une DI, m’a-t-elle dit, ont droit à des formules d’hébergement répondant pleinement à leurs besoins. Ce qui, pour certaines, pourrait inclure les maisons des aînés.
Ses remarques avaient néanmoins le mérite de soulever la question taboue de l’hébergement pour personnes handicapées. En cela, l’ouverture récente de la première maison de la Fondation de Véronique Cloutier et Louis Morissette tombe à point.
Réservée à 20 adultes autistes, elle devrait servir au gouvernement Legault de modèle pour les adultes ayant une déficience intellectuelle. La maison Véro & Louis répondra en effet à tous les besoins de ses résidents.
Lumineuse et pleinement adaptée, elle comporte aussi des chambres spacieuses. Son volet éducatif impressionne. Son personnel est hautement formé. Bref, c’est un véritable milieu de VIE. Pour les rares familles ayant le bonheur de voir leur être cher s’y installer, c’est la paix d’esprit. Totale et pour de bon.
Ce modèle humaniste prouve qu’il est possible de viser un épanouissement réel des adultes ayant une déficience intellectuelle. Encore faut-il y mettre les moyens et l’expertise nécessaires.
L’offre de fondations privées bénéficie toutefois à un nombre limité de personnes. Cela commande au gouvernement de développer lui-même des hébergements de qualité et accessibles. Des milliers de familles attendent elles aussi d’avoir la même paix d’esprit.