Le Journal de Quebec

Audi alteram partem

- JOSÉE LEGAULT e Blogueuse au Journal Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique c josee.legault @quebecorme­dia.com L @joseelegau­lt

La semaine dernière, ma chronique intitulée « Cette députée a-t-elle un coeur ? » a beaucoup fait réagir. Elle dénonçait les remarques discrimina­toires de Lorraine Richard, députée péquiste, sur les personnes ayant une déficience intellectu­elle (DI).

Pour éviter aux aînés d’avoir à les côtoyer, elle disait souhaiter qu’elles soient exclues de la future Maison des aînés dans son comté de Duplessis.

De nombreuses familles de personnes ayant une DI, dont la mienne, étaient en colère et blessées. Or, il appert que Mme Richard a bel et bien un coeur. Elle s’est excusée publiqueme­nt de ses propos et m’a contactée pour s’en expliquer.

Au bout du fil, j’ai entendu une élue bouleversé­e et déterminée à réparer le tort qu’elle a causé. Audi alteram partem, comme on dit en latin…

MODÈLE SUPÉRIEUR

Les personnes ayant une DI, m’a-t-elle dit, ont droit à des formules d’hébergemen­t répondant pleinement à leurs besoins. Ce qui, pour certaines, pourrait inclure les maisons des aînés.

Ses remarques avaient néanmoins le mérite de soulever la question taboue de l’hébergemen­t pour personnes handicapée­s. En cela, l’ouverture récente de la première maison de la Fondation de Véronique Cloutier et Louis Morissette tombe à point.

Réservée à 20 adultes autistes, elle devrait servir au gouverneme­nt Legault de modèle pour les adultes ayant une déficience intellectu­elle. La maison Véro & Louis répondra en effet à tous les besoins de ses résidents.

Lumineuse et pleinement adaptée, elle comporte aussi des chambres spacieuses. Son volet éducatif impression­ne. Son personnel est hautement formé. Bref, c’est un véritable milieu de VIE. Pour les rares familles ayant le bonheur de voir leur être cher s’y installer, c’est la paix d’esprit. Totale et pour de bon.

Ce modèle humaniste prouve qu’il est possible de viser un épanouisse­ment réel des adultes ayant une déficience intellectu­elle. Encore faut-il y mettre les moyens et l’expertise nécessaire­s.

L’offre de fondations privées bénéficie toutefois à un nombre limité de personnes. Cela commande au gouverneme­nt de développer lui-même des hébergemen­ts de qualité et accessible­s. Des milliers de familles attendent elles aussi d’avoir la même paix d’esprit.

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