Legault laisse tomber les entrepreneurs
À la lumière d’un sondage réalisé auprès de 997 membres québécois de la FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante), le gouvernement de François Legault devrait prioriser l’immigration.
Près de trois entrepreneurs sur cinq (59 %) croient que le gouvernement caquiste devrait adopter des mesures pour attirer les immigrants dans les régions de la province afin de réduire les effets de la pénurie de main-d’oeuvre locale.
Comme on le sait, c’est au Québec que la pénurie de main-d’oeuvre frappe le plus fort au Canada parce que 5,1 % de tous les emplois disponibles sont vacants. À la fin du premier trimestre, il y avait
181 030 postes vacants au Québec. Du jamais-vu. Et la situation va vraisemblablement se détériorer davantage en cette période de déconfinement accéléré.
Selon la FCEI, deux propriétaires de PME sur trois subissent les conséquences de la pénurie de maind’oeuvre sur leur entreprise, c’est-àdire que :
√ 51 % des entrepreneurs ont dû travailler plus d’heures pour pallier le manque d’effectifs ;
√ 26 % ont dû refuser des ventes ou des contrats à cause de la pénurie de main-d’oeuvre ;
√ 17 % déclarent avoir annulé ou reporté des projets d’affaires.
Nul doute que l’immigration, comme solution possible à la pénurie de main-d’oeuvre, est un enjeu régional majeur qui nécessite l’aval du gouvernement Legault.
CRI DU COEUR D’UN ENTREPRENEUR
Dans l’édition du Journal de mardi, l’entrepreneur Sylvain Garneau, président et chef de la direction du Groupe Lacasse, implanté dans la région de Saint-hyacinthe, a lancé un cri du coeur dans le but de sensibiliser le gouvernement Legault à l’importance d’attirer des immigrants en région. M. Garneau croit que cela permettra de régler les problèmes de pénurie de maind’oeuvre locale.
Il parle en connaissance de cause parce que, dit-il, l’embauche de nouveaux arrivants a été « notre principale source de nouveaux employés » au cours de la période allant de 2015 à 2020. Groupe Lacasse emploie
500 personnes au Québec et 200 aux États-unis.
La régionalisation de l’immigration, ajoute M. Garneau, a également pour avantage de permettre un « meilleur enracinement des nouveaux arrivants » dans la société québécoise.
MALHEUREUSEMENT
En matière d’immigration, le gouvernement Legault continue de faire la sourde oreille face aux groupes de pression qui réclament une hausse marquée du seuil annuel d’immigrants.
Pour le Conseil du patronat, la FCEI, le regroupement Manufacturiers et Exportateurs du Québec, les chambres de commerce, dont la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, il est crucial que le gouvernement augmente le nombre d’immigrants en vue de résoudre en partie l’épineux problème de pénurie de main-d’oeuvre.
Mais le gouvernement Legault refuse de donner suite à leur requête. La ministre de l’immigration, de la Francisation et de l’intégration, Nadine Girault, a déclaré lundi que son gouvernement n’allait pas hausser le seuil du nombre d’immigrants cette année.
Ce manque d’ouverture à l’apport potentiel des immigrants comme solution à la grave pénurie de maind’oeuvre sévissant dans les régions du Québec est fort déplorable. Surtout de la part d’un gouvernement caquiste qui se vante d’être pro-entrepreneurs.
Le mot de la fin à Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.
Incapables de trouver la maind’oeuvre, dit-elle, des entreprises perdent des millions de dollars chaque semaine.
« Alors que la situation économique est à un point tournant, pourquoi le gouvernement laisset-il tomber ses entrepreneurs du manufacturier ? » conclut-elle à propos du refus du gouvernement Legault d’augmenter le nombre d’immigrants.