Le Journal de Quebec

Ses traitement­s de fertilité la ruinent

- Emmanuelle Gril emmanuelle.gril @quebecorme­dia.com

Afin de pouvoir concevoir un enfant avec son conjoint, Christelle a suivi quelques traitement­s de fertilité. Des procédures très coûteuses pour lesquelles elle a dû emprunter des milliers de dollars, et qui n’ont malheureus­ement pas porté leurs fruits.

Ces échecs répétés ont fini par user le couple qui, au bout du compte, s’est séparé. En plus de devoir trouver un autre logement et se réinstalle­r, Christelle est aussi aux prises avec de lourdes dettes.

Ainsi, elle doit 18 000 $ sur ses cartes de crédit, 12 000 $ en prêt personnel et 3000 $ pour son prêt auto, soit un total de 33 000 $.

Jusqu’au début de l’an dernier, elle réussissai­t à rembourser progressiv­ement ses dettes tout en payant ses autres dépenses, mais quand la pandémie a frappé, le restaurant dans lequel elle travaillai­t a dû fermer ses portes. Résultat : elle perçoit la Prestation canadienne d’urgence de 2000 $ par mois, mais ce montant ne lui permet pas de faire face à toutes ses obligation­s financière­s.

SIGNAUX D’ALERTE

Deux signaux l’inquiètent aussi fortement, indiquant qu’elle est sur une mauvaise pente et qu’elle doit prendre la situation en main. Bien que son budget ne soit pas déficitair­e, depuis le printemps 2020, Christelle est uniquement en mesure d’effectuer les paiements minimums sur ses cartes de crédit.

Ce faisant, elle rembourse seulement les intérêts sans réduire le capital et ne sera jamais en mesure de liquider cette dette.

De plus, elle est incapable de mettre de l’argent de côté, car elle consacre la totalité de son revenu à ses factures courantes.

« Ce sont deux signes avant-coureurs de surendette­ment indiquant qu’il faut agir rapidement avant que les conditions ne s’aggravent encore davantage. Christelle nous a donc contactés pour savoir quelles étaient ses options », explique Anne-marie Marchand, qui est conseillèr­e en redresseme­nt financier chez Raymond Chabot.

Elle souhaite pouvoir conserver son véhicule, car il ne lui reste qu’une année de paiements à effectuer sur celui-ci. Elle espère aussi qu’avec le déconfinem­ent, elle retrouvera rapidement un emploi. Dans ce cas, sa voiture lui sera très utile pour ses déplacemen­ts.

REPARTIR DU BON PIED

Christelle a déjà fait faillite il y a quelques années, elle est donc très craintive et anxieuse à l’idée de devoir à nouveau entamer cette procédure. « Les conséquenc­es d’une deuxième faillite sont lourdes. En effet, son dossier de crédit sera entaché pendant 14 ans au lieu de six, et elle ne sera admissible à la libération automatiqu­e qu’au bout de 24 ou 36 mois – selon les revenus – au lieu de 9 ou 21 mois », souligne Anne-marie Marchand.

Heureuseme­nt, il existe une alternativ­e : la propositio­n de consommate­ur. D’une durée maximale de cinq ans, celle-ci permet de conclure une entente avec les créanciers basée sur la valeur de ses actifs et de son revenu, mais d’un montant moindre que la totalité des dettes.

« La propositio­n de consommate­ur est flexible, aussi nous avons offert aux créanciers de rembourser un montant moins élevé durant la première année, le temps que Christelle finisse de rembourser son prêt auto. Par la suite, elle aura une certaine marge de manoeuvre et effectuera des paiements plus élevés durant les 48 mois restants à la propositio­n », mentionne Anne-marie Marchand. Si elle réussit à décrocher un emploi, elle aura aussi la possibilit­é de rembourser plus rapidement sa propositio­n.

Les créanciers ont accepté son offre, ce qui a enlevé un lourd poids de ses épaules. Son dossier de crédit sera toutefois affecté pendant toute la durée de la propositio­n, et pour trois années supplément­aires par la suite. Mais elle aura réussi à prendre le dessus sur ses dettes et pourra adopter des habitudes financière­s plus saines.

« Pour faire face aux imprévus et aux situations d’urgence, il est essentiel d’économiser afin de constituer un fonds d’urgence », recommande la conseillèr­e.

C’est d’ailleurs la première tâche à laquelle va s’atteler Christelle, maintenant qu’elle a repris le contrôle de ses finances.

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