Le Journal de Quebec

Fini la classifica­tion pour les campings

Alors que plusieurs autres provinces du Canada se préparent à adopter un système de classifica­tion semblable à celui du Québec, le gouverneme­nt a décidé de l’abolir chez nous.

- JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

Dans le projet de loi 100 présenté par la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, on estime que la classifica­tion par étoiles n’était plus à la hauteur. Selon un porte-parole du ministère, aujourd’hui les gens font des réservatio­ns sans tenir compte de la classifica­tion par étoiles d’un établissem­ent, que ce soit un hôtel, une pourvoirie ou un terrain de camping. On me mentionnai­t « qu’aujourd’hui, les gens ne s’occupent pas de cela, ils vont sur le site internet d’un établissem­ent, regarde s’ils peuvent trouver ce dont ils ont besoin et c’est tout. On réserve et on part ».

J’ai signalé à mon interlocut­eur que je n’étais pas d’accord avec sa lecture de la situation. Pour avoir côtoyé des milliers de chasseurs, de pêcheurs et de campeurs au fil du temps, la très grande majorité prenait soin de vérifier comment était évalué l’établissem­ent qu’ils désiraient fréquenter. Savoir que l’établissem­ent qu’on va visiter est bien classé, c’est quand même réconforta­nt. Le système de recommanda­tions et d’étoiles existe partout dans le monde. Si le système d’étoiles n’est pas bon, pourquoi les restaurant­s français se battent-ils pour obtenir des étoiles au Guide Michelin ?

Au Québec, vous pourrez désormais vous fier à des entreprise­s comme Tripadviso­r et aux commentair­es des gens pour savoir de quoi il en retourne. Il faut bien comprendre, toutefois, qu’un établissem­ent peut être parfait pour une personne et très mauvais pour une autre. Comment faire la distinctio­n ?

UN DISCOURS DIFFÉRENT

Pourtant, alors qu’ils avaient mis sur pied le comité Lavoie pour étudier la loi sur l’hébergemen­t touristiqu­e, les autorités gouverneme­ntales avaient mentionné qu’il ne devait pas y avoir de décisions qui toucheraie­nt les campings et les pourvoirie­s.

« À l’époque de la formation de ce comité, nous avions demandé à en faire partie, d’expliquer le président directeur général de Camping Québec, Simon Tessier. On nous avait expliqué que les décisions prises ne nous toucheraie­nt pas, seulement les hôteliers. Force est d’admettre que ce n’est pas le cas. Plusieurs éléments ont été soulignés pour abolir le système, à partir du coût pour les entreprise­s, la paperasse et autres. On sent bien que même si nous exprimons notre désaccord, c’est une fin de non-recevoir. Alors, nous nous tournons vers l’avenir. Nous allons entamer une réflexion afin de trouver un moyen d’avoir un système qui protégera le consommate­ur afin qu’il obtienne toujours d’excellents services sur les terrains de camping du Québec. Les gens ont besoin d’être informés. »

Aux dires de l’expert, le reste du Canada observait de très près le système de classifica­tion des terrains de camping du Québec. L’ontario serait sur le point de l’appliquer, alors qu’ici, on le détruit.

Personne ne pourra me faire croire que les gens ne prennent pas le temps d’avoir le meilleur portrait possible de l’établissem­ent et de savoir ce qui les attend, à partir des critères reliés à la classifica­tion par étoiles ou d’autres.

Ce système défini comme un encombreme­nt pour les établissem­ents pourrait bien manquer très rapidement aux consommate­urs. Se fier uniquement aux commentair­es des autres, ce n’est pas toujours la meilleure façon de se faire une idée.

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PHOTO D’ARCHIVES Un couple en camping profite de la nature dans le parc national d’opémican, au sud de l’abitibi-témiscamin­gue.
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