Le Journal de Quebec

Votre conseiller financier vous en donne-t-il pour votre argent ?

Le titre d’un article publié sur un site d’informatio­n financière a attiré mon attention récemment : « La valeur des conseiller­s a augmenté de plus de 1 % en 2020 ».

- Daniel Germain daniel.germain@quebecorme­dia.com

Voilà enfin une aubaine, me suis-je dit, vu les prix du filet de porc et du 2 x 4 qui ont monté en flèche. Sans parler des loyers…

Mieux que ça, l’analyse à l’origine de l’article ne traite pas du prix du conseil, mais au contraire de la valeur apportée aux clients de services financiers. On en aurait plus pour notre argent.

LE CONSEILLER 1 %

Une augmentati­on de 1 % de la valeur du conseiller, c’est plus difficile à quantifier que 14 pogos offerts au prix de la douzaine. La notion est d’autant abstraite qu’elle repose en bonne partie, selon la grille d’évaluation, sur le « coaching comporteme­ntal », soit la capacité du profession­nel à aider ses protégés à gérer leurs émotions. Comme chez le psy.

En 2020, cela voulait dire de les empêcher de céder à la panique au début de la pandémie. Cela suppose que l’investisse­ur soit incapable de se retenir lui-même de vendre ses placements quand ça va mal.

LE COÛT ET LES RENDEMENTS

Sur le même site d’informatio­n financière, on rapporte également que 10 % des Canadiens songent à quitter leur conseiller pour faire cavalier seul.

Ils blâment surtout l’importance des frais. C’est vous dire que tous les clients ne perçoivent pas la valeur ajoutée offerte par les conseiller­s à l’heure de l’investisse­ment autonome.

L’homme et la femme ordinaires n’ont accès aux services d’un conseiller que s’ils investisse­nt dans des fonds de placement dont les frais montent à plus de 2 % de l’actif. C’est comme ça avec votre REER de la banque ou celui d’une firme de courtage en épargne collective.

Cher ? Plus ou moins selon les services qu’on obtient en retour, mais le prix est certaineme­nt exagéré pour du « coaching comporteme­ntal » et un rappel en février que la saison REER bat son plein.

À ce compte-là, mieux vaut investir dans un (seul) fonds négocié en Bourse (FNB) à répartitio­n d’actifs. Pour une fraction du prix (10 fois moins élevé), ça fait aussi bien le travail, sinon mieux. Il suffit ensuite d’apprendre à maîtriser sa peur et son avidité.

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