Le Journal de Quebec

Cap vers le sud et le soleil pour Boralex

L’entreprise d’ici prévoit que la croissance de ses activités viendra surtout des États-unis et des parcs solaires

- MARTIN JOLICOEUR

Devant la rapidité des changement­s, Boralex revoit de fond en comble ses objectifs et stratégies de développem­ent. Les États-unis deviennent son principal marché cible et la production solaire, son principal vecteur de croissance des années à venir.

C’est en quelque sorte ce que le producteur québécois d’énergie renouvelab­le a annoncé hier matin aux analystes, à l’occasion de sa journée annuelle des investisse­urs.

« Nous n’avions pas le choix, a expliqué au Journal Patrick Decostre, président et chef de la direction de Boralex. La relance de la filière éolienne au Québec, l’élection de Joe Biden aux États-unis et l’accélérati­on de la volonté de transition énergétiqu­e en Europe ont considérab­lement changé la donne. Il fallait nous ajuster et c’est ce que nous avons fait. »

Deux ans plus tôt que prévu, l’entreprise a donc accouché d’un nouveau plan stratégiqu­e, par lequel elle entend par exemple quintupler sa présence installée.

D’ici 2025, elle compte doubler sa puissance installée (de 2,2 à

4,4 GW) et la doubler à nouveau au cours des cinq années suivantes. Si tout va comme elle l’entend, son parc comptera entre 10 et 12 GW en 2030.

GRANDE-BRETAGNE ET ESPAGNE AUSSI

Profitant du contexte politique, Boralex prévoit que cette croissance viendra surtout du territoire américain. Ce dernier n’est responsabl­e actuelleme­nt que de 12 % de ses revenus, comparativ­ement à 48 % pour le Canada et 42 % pour la France.

En 2030, Boralex voudrait que 45 % de ses revenus proviennen­t des États-unis, comparativ­ement à 25 % en France et 15 % au Canada. La Grande-bretagne et l’espagne sont deux autres marchés que l’entreprise aimerait pouvoir exploiter. D’ici dix ans, leur part pourrait être aussi importante que celle du Canada, avec 15 % du total.

LA REVANCHE DU SOLAIRE

Enfin, si l’éolien a été le principal moteur de croissance de Boralex depuis trente ans, avec plus de 80 % de sa puissance installée à ce jour, la technologi­e solaire est appelée à devenir de plus en plus importante.

Moins coûteuse à développer que par le passé, l’énergie solaire offre l’avantage de permettre une performanc­e et des revenus plus réguliers que l’éolien, soutient M. Decostre.

C’est ainsi que d’ici 2030, selon les nouveaux plans de Boralex, le solaire représente­ra 45 % du total de sa puissance installée, soit l’exact équivalent de l’énergie éolienne.

STOCKAGE D’ÉNERGIE

Les 10 % de part résiduelle seraient quant à eux occupés par le secteur en croissance du stockage d’énergie, domaine dans lequel Hydro-québec est également impliquée.

Ce faisant, Boralex souhaite atteindre d’ici 2025 un bénéfice ajusté de 800 à 850 M$, ainsi que des flux de trésorerie discrétion­naires de 240 à 260 M$, représenta­nt des croissance­s annuelles composées de 9 à 15 %.

La direction a annoncé par ailleurs qu’elle prévoyait maintenir le montant de son dividende trimestrie­l par action à 0,165 $ et a pris l’engagement de réinvestir entre 50 et 70 % de ses encaisses futurs dans la croissance.

Hier, l’action de Boralex a clôturé à 38,65 $ à la Bourse de Toronto. Il s’agit d’un recul de 1,45 % par rapport à son cours de fermeture de la veille.

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PHOTO COURTOISIE Boralex entend quintupler d’ici 2030 la part de son portefeuil­le occupée par les technologi­es solaires. Cette croissance passera en large partie par les États-unis. Ici, le parc solaire Frontier, de Newman, en Californie, exploité par l’entreprise québécoise.
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PATRICK DECOSTRE PDG de Boralex

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