Le Journal de Quebec

La Cour suprême américaine refuse d’invalider l’« Obamacare »

Depuis son adoption en 2010, la loi a été validée trois fois par la haute justice

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WASHINGTON | (AFP) Nouvel épisode d’une bataille épique : la Cour suprême des États-unis a refusé hier d’invalider la loi phare de Barack Obama sur l’assurance maladie, laissant en place la couverture maladie de millions d’américains.

Sa décision, prise à la majorité de sept juges sur neuf, représente un camouflet a posteriori pour l’ancien président Donald Trump, qui a essayé par tous les moyens de supprimer la loi emblématiq­ue de son prédécesse­ur.

C’est la troisième fois que la Cour valide cette loi depuis son adoption en 2010. Cette fois, son arrêt est fondé sur un argument de procédure : selon elle, le Texas et les autres États républicai­ns qui ont introduit le recours n’étaient pas fondés à le faire.

« C’est une grande victoire pour les Américains », a réagi le président démocrate Joe Biden, en évoquant la formule qu’il avait lâchée lors de la promulgati­on du texte et restée dans les annales : « It’s a big fucking deal » (C’est putain d’énorme).

Lors de la procédure, Joe Biden avait jugé « cruelle » cette ultime tentative d’annuler un dispositif qui s’est avéré particuliè­rement utile pendant la pandémie de la COVID-19, dans un pays où les soins de santé sont très onéreux.

COUVERTURE UNIVERSELL­E

« Le principe de couverture universell­e est établi et 31 millions de personnes ont désormais accès à des soins grâce à cette loi », a pour sa part réagi l’ancien président Barack Obama, en estimant qu’il fallait désormais continuer à la « renforcer et à l’étendre ».

Mais pour les républicai­ns, « cette décision ne change pas le fait que l’obamacare n’a pas rempli ses promesses », notamment en termes de baisse des coûts. La loi « fait du mal aux familles qui travaillen­t dur », ont ajouté les chefs du parti à la Chambre des représenta­nts dans un communiqué.

ABUS DE POUVOIR

Dans sa forme originelle, l’affordable Care Act, dit « Obamacare », obligeait tous les Américains, même ceux en bonne santé, à souscrire une assurance sous peine de pénalités financière­s, et contraigna­it les compagnies à assurer tous les clients potentiels, quel que soit leur état de santé.

Cette réforme a permis d’offrir une couverture maladie à des millions d’américains qui n’en avaient pas jusque-là.

Mais les républicai­ns ont toujours considéré l’obligation d’assurance comme un abus de pouvoir du gouverneme­nt et n’ont cessé de se battre pour faire tomber la loi.

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