Le Journal de Quebec

Des questions sur la sécurité

- JÉRÉMY BERNIER — Avec la collaborat­ion de Diane Tremblay

Au lendemain du décès par noyade d’un petit garçon de 10 ans, à Québec, des questions se posent sur la sécurité entourant les sorties scolaires près des plans d’eau et sur les circonstan­ces du drame.

« Pour avoir travaillé longtemps dans les sorties scolaires, c’est sûrement la surveillan­ce qui a fait défaut. C’est très difficile de constammen­t savoir ce que fait chacun des quelque 20 jeunes que tu supervises », déplore Patricia Deroy, une éducatrice rencontrée à la Base de plein air de Sainte-foy.

Selon un guide d’encadremen­t en milieu aquatique, développé notamment par le ministère de l’éducation, on exige qu’il y ait un accompagna­teur pour 15 enfants maximum chez les 6 ans et plus. L’enquête devrait permettre de savoir si ce ratio a été respecté.

Mais, contrairem­ent aux camps de jour, des évaluation­s de nage ne sont pas obligatoir­es en milieu scolaire, explique Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec.

« C’est une charge immense sur le dos des surveillan­ts. La veste [de sauvetage] devrait être obligatoir­e », tranche Mme Deroy.

ÉVITER UN AUTRE DRAME

Hier après-midi, le coroner Arnaud Samson s’est rendu sur place pour tenter de comprendre ce qui a pu causer le drame.

« On observe la scène dans son ensemble pour éviter que ce genre de chose ne se reproduise à l’avenir », a-t-il mentionné, se faisant avare de commentair­es.

Des agents de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) prenaient également des mesures de la plage et de ses installati­ons pour vérifier si le tout était conforme.

La grandeur de la plage, la profondeur de l’espace désigné pour la baignade et la hauteur des chaises des sauveteurs ont notamment fait l’objet d’une inspection.

Questionné au sujet de la sécurité du site, le directeur général de la Base de plein air de Sainte-foy, Pascal Raymond, avait de la difficulté à s’expliquer comment un tel événement avait pu survenir.

« Il y avait pourtant trois sauveteurs [sur la plage]... », a-t-il affirmé.

DURE JOURNÉE

Plusieurs employés avaient pris une journée de congé, hier, pour se remettre de leurs émotions. Pour ceux qui étaient de retour au boulot, le coeur n’était vraiment pas à la fête, a laissé entendre M. Raymond.

La baignade et les activités d’embarcatio­n sur le lac étaient par ailleurs interdites pour la journée.

La seule personne qui se trouvait à l’eau était un employé qui s’affairait à ramasser les objets abandonnés par les groupes scolaires, qui sont partis de façon précipitée, la veille.

« C’est sûr que l’ambiance est assez lourde, mais on est une équipe soudée. On fait ce qu’on peut pour passer à travers », a-t-il confié au Journal.

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