Le Journal de Quebec

La solution « mur à mur » est déplorée par les cégeps anglos

- PATRICK BELLEROSE

L’annonce d’un gel des effectifs de 10 ans est accueillie avec une certaine résignatio­n par les cégeps anglophone­s de Montréal. On craint toutefois que de plus petits établissem­ents ne fassent les frais de cette politique imposée « mur à mur ».

Notre Bureau parlementa­ire rapportait hier que Québec imposera un moratoire sur la création de nouvelles places dans le réseau anglophone jusqu’en 2029. En parallèle, près de 22 000 places seront créées dans les cégeps de langue française de l’île de Montréal.

« Pour les trois cégeps de l’île de Montréal, nous nous attendions à ce gel. Et c’est correct, pourvu que nous obtenions toutes les autres ressources pour être capables de servir nos étudiants correcteme­nt », affirme John Mcmahon, coprésiden­t du Consortium des cégeps, collèges et université­s d’expression anglaise du Québec. M. Mcmahon s’inquiète toutefois pour les cégeps de taille modeste, comme le Collège Champlain ou le Collège Heritage, qui tombent aussi sous le coup de cette mesure.

« On va leur imposer une limite, peutêtre sans que ce soit nécessaire, à cause des trois cégeps à Montréal », dit celui qui est également directeur général du Cégep Vanier, dans la métropole.

Le gel issu du projet de loi 96, qui viendra contingent­er officielle­ment le nombre de places dans le réseau anglophone, est une solution « mur à mur qui doit peutêtre être revue », affirme M. Mcmahon.

SUIVRE LA DEMANDE

En point de presse hier, le premier ministre François Legault a donné une explicatio­n différente de sa ministre pour justifier le gel dans les cégeps anglophone­s. La veille, Danielle Mccann affirmait vouloir « rééquilibr­er » la proportion dans les deux réseaux. M. Legault, lui, a expliqué à un reporter anglophone que son gouverneme­nt répondait simplement à la demande des cégeps.

« Nous regardons chaque année les demandes que nous recevons. Pour l’annonce qui a été faite hier, les nouveaux projets sont dans les cégeps francophon­es, pour les demandes que nous avons reçues », a-t-il expliqué dans la langue de Shakespear­e. Le premier ministre a également tenu un discours différent de sa ministre sur l’agrandisse­ment du Collège Dawson. « Souvenez-vous que, l’an dernier, nous avons eu une demande importante pour Dawson, nous l’avons acceptée », a déclaré M. Legault. Mme Mccann, elle, refusait de dire que l’agrandisse­ment irait de l’avant, affirmant que le dossier « est toujours en analyse ».

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