La solution « mur à mur » est déplorée par les cégeps anglos
L’annonce d’un gel des effectifs de 10 ans est accueillie avec une certaine résignation par les cégeps anglophones de Montréal. On craint toutefois que de plus petits établissements ne fassent les frais de cette politique imposée « mur à mur ».
Notre Bureau parlementaire rapportait hier que Québec imposera un moratoire sur la création de nouvelles places dans le réseau anglophone jusqu’en 2029. En parallèle, près de 22 000 places seront créées dans les cégeps de langue française de l’île de Montréal.
« Pour les trois cégeps de l’île de Montréal, nous nous attendions à ce gel. Et c’est correct, pourvu que nous obtenions toutes les autres ressources pour être capables de servir nos étudiants correctement », affirme John Mcmahon, coprésident du Consortium des cégeps, collèges et universités d’expression anglaise du Québec. M. Mcmahon s’inquiète toutefois pour les cégeps de taille modeste, comme le Collège Champlain ou le Collège Heritage, qui tombent aussi sous le coup de cette mesure.
« On va leur imposer une limite, peutêtre sans que ce soit nécessaire, à cause des trois cégeps à Montréal », dit celui qui est également directeur général du Cégep Vanier, dans la métropole.
Le gel issu du projet de loi 96, qui viendra contingenter officiellement le nombre de places dans le réseau anglophone, est une solution « mur à mur qui doit peutêtre être revue », affirme M. Mcmahon.
SUIVRE LA DEMANDE
En point de presse hier, le premier ministre François Legault a donné une explication différente de sa ministre pour justifier le gel dans les cégeps anglophones. La veille, Danielle Mccann affirmait vouloir « rééquilibrer » la proportion dans les deux réseaux. M. Legault, lui, a expliqué à un reporter anglophone que son gouvernement répondait simplement à la demande des cégeps.
« Nous regardons chaque année les demandes que nous recevons. Pour l’annonce qui a été faite hier, les nouveaux projets sont dans les cégeps francophones, pour les demandes que nous avons reçues », a-t-il expliqué dans la langue de Shakespeare. Le premier ministre a également tenu un discours différent de sa ministre sur l’agrandissement du Collège Dawson. « Souvenez-vous que, l’an dernier, nous avons eu une demande importante pour Dawson, nous l’avons acceptée », a déclaré M. Legault. Mme Mccann, elle, refusait de dire que l’agrandissement irait de l’avant, affirmant que le dossier « est toujours en analyse ».