Le Journal de Quebec

Des solutions pas appliquées

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Des solutions existent à l’intérieur même d’amazon pour réduire l’utilisatio­n du plastique, mais elles tardent à être mises en oeuvre pour des raisons de coûts, estime une ancienne employée.

Après mon séjour à l’entrepôt d’amazon à Lachine, j’ai commandé le diffuseur d’odeur qu’on m’avait demandé d’emballer dans une boîte beaucoup trop grosse.

Je voulais tester le système de l’entreprise pour voir si le suremballa­ge était uniforme.

À ma grande surprise, l’objet n’est pas arrivé dans une boîte, mais dans une enveloppe faite seulement en papier.

« C’est efficace, ça marche très bien et on recycle ça depuis des années », souligne Sayara Thurston, d’oceana Canada.

Le diffuseur d’odeur n’est pas arrivé de Lachine, où ce type d’enveloppe n’est pas utilisé. Il venait de Kenosha, dans le Wisconsin, une ville à mi-chemin entre Chicago et Milwaukee.

Amazon n’entend toutefois pas se défaire du plastique de sitôt.

« Le plastique reste l’option la plus légère dont l’empreinte carbone est la moins élevée pour l’emballage », indique la compagnie.

GREENWASHI­NG

Maren Costa a été employée pendant 17 ans au siège social d’amazon à Seattle, entre 2002 et 2020.

Avec le groupe Amazon Employees for Climate Justice, la spécialist­e du design d’interfaces pour utilisateu­rs a voulu se battre de l’intérieur pour que la multinatio­nale adopte des pratiques plus écologique­s. Elle s’est butée à un « mur de brique ».

« S’ils peuvent épargner des sous, ils ne regardent pas les coûts cachés, comme l’impact sur l’environnem­ent, déplore-t-elle.

Ils continuent d’utiliser des enveloppes en plastique, parce qu’elles ne sont pas chères. »

Maren Costa souligne qu’il y a beaucoup de greenwashi­ng chez Amazon.

En 2019, dans la foulée des marches mondiales sur le climat, l’entreprise a adopté son Climate Pledge [Engagement­s pour le climat], de grands principes pour réduire son empreinte carbone.

« Ils ont rebaptisé un aréna de Seattle le Climate Pledge Arena. Ça attire l’attention et ça nous distrait du fait qu’ils continuent de développer de l’intelligen­ce artificiel­le pour aider les entreprise­s d’énergies fossiles à extraire plus de pétrole », soutient Mme Costa.

Elle a été congédiée au début de 2020 pour avoir dénoncé les conditions des travailleu­rs d’entrepôts relativeme­nt à la COVID-19.

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