Un système global qui multiplie les déplacements
Une simple enveloppe d’épices peut parcourir des milliers de kilomètres à l’intérieur du système de distribution d’amazon avant d’arriver devant votre porte.
À Lachine, j’effectue souvent le trans-out, c’est-à-dire le transfert de produits vers d’autres centres de distribution.
Je peux ramasser en une journée des milliers de boîtes qui prendront le chemin de la banlieue de Toronto.
On dénombre des produits aussi communs qu’une boîte de papier d’imprimante ou une enveloppe d’épices à tacos.
Il s’agit d’épices d’une grande marque qui peuvent assurément être achetées à Toronto. Le distributeur canadien de cette marque est même installé à Mississauga.
Cet exemple illustre bien les distorsions causées par le système de distribution d’amazon, qui fonctionne de manière globale.
Les produits circulent constamment entre les centres de distribution pour accélérer la livraison.
« Amazon est en train de remplacer des systèmes locaux de distribution par un système globalisé. Ça signifie donc que le transport est beaucoup plus intensif. Cela est préoccupant au niveau du climat et de l’environnement », soutient la codirectrice de l’institute for Local Self-reliance, Stacy Mitchell.
DU QUÉBEC À L’ONTARIO
La majorité des commandes que je traite à Lachine est destinée à des consommateurs en Ontario, où il y a déjà de nombreux centres de distribution.
Après mon enquête à l’entrepôt, j’ai commandé six produits que je voyais régulièrement. Une seule commande est venue de cet endroit, le reste provenant de l’ontario ou des États-unis.
PRODUCTIVITÉ
Cela dit, un système centralisé peut avoir du bon. Amazon est par exemple capable de combiner deux ou trois de vos commandes faites dans un temps rapproché, évitant ainsi des déplacements.
Mais ce qui prime est la vitesse. « La quête de la productivité, c’est le Saint-graal chez Amazon », rappelle Maren Costa, qui a travaillé 17 ans au siège social d’amazon.