Le Journal de Quebec

C’est pas de la tarte de livrer 160 colis par jour

Amazon utilise des sous-traitants pour distribuer ses produits

- ALEXIS MAGNAVAL

Les chauffeurs-livreurs, dont la présence sur les routes a explosé durant la pandémie avec la hausse du nombre de commandes en ligne, ont un quotidien chaotique et rempli d’obstacles. Le vidéorepor­ter au 24 heures, Alexis Magnaval, s’est fait embaucher par un sous-traitant d’amazon. Il nous livre son expérience d’une journée typique de livraison rapide.

« Salut, ça va ? Reposé ? Tant mieux, parce que ça va être une grosse journée ! » me lance un de mes nouveaux collègues à mon arrivée à la centrale de livraison.

Des dizaines de livreurs s’agitent dans un mélange de français, d’anglais, d’espagnol et d’arabe. Chacun s’empresse de remplir son véhicule afin de prendre la route le plus vite possible, car ces minutes passées dans l’entrepôt ne sont pas rémunérées.

Je commence ce boulot en novembre 2020, entre le Vendredi fou et Noël, une période où les services de livraison ont un énorme besoin de travailleu­rs, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre.

Pas étonnant qu’on m’ait engagé après seulement quelques dépôts de candidatur­es en réponse à des annonces sur Kijiji.

Mes nouveaux patrons sont des associés détenteurs d’un contrat d’une agence de transport, qui a une entente avec Amazon. Ce sont eux qui m’ont prêté un véhicule pour livrer des colis dans le grand Montréal.

DE GROSSES JOURNÉES

Durant 11 jours, je me suis rendu dans une centrale de livraison pour y récupérer des colis, qui provenaien­t en grande majorité d’amazon. La multinatio­nale américaine a recours à des sous-traitants pour livrer ses millions de produits à la porte des clients.

Mes premières journées ont commencé avec une cinquantai­ne de colis à livrer. Puis très vite, le rythme s’est intensifié. Au bout d’une semaine, j’ai atteint le pic de 160 colis en un jour, ma plus grosse journée.

Ces grosses journées sont par contre plus payantes. Les chauffeurs-livreurs étaient payés à la commission, environ 1,50 $ par colis livré.

Et il y avait moyen de travailler 7 jours sur 7, si on le désirait, tant la demande était élevée. Il m’est d’ailleurs arrivé de passer deux à trois fois par semaine à la même adresse. Cela veut dire que des clients font des commandes à répétition au lieu de regrouper leurs achats. Les journées duraient souvent plus de 10 heures et il manquait environ 80 chauffeurs à cette centrale seulement, durant mon passage dans cette période-clé de l’année.

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