Cinq tendances mondiales à surveiller
Avec l’arrivée de l’été, la politique internationale ralentit. Après tout, les dirigeants politiques ont aussi besoin de vacances. En comparaison à l’année dernière, l’été qui vient marque un retour à la normalité.
D’abord, le président des États-unis est un homme équilibré. Joe Biden, contrairement à Trump, n’est ni un fou ni un boutefeu. Surtout, la pandémie s’essouffle. Il y a un an, rien n’était certain. Personne ne savait s’il y aurait une deuxième vague ni comment l’économie mondiale réagirait. La victoire contre la COVID-19 n’est pas encore complètement acquise, mais elle est plus probable que jamais. L’après-pandémie est pleine d’espoirs, mais fait aussi naître de nouvelles préoccupations.
1 Les États-unis vont-ils vers un apaisement des tensions internes ?
Le climat social étasunien s’est considérablement amélioré depuis que l’arrivée de Biden. Grâce à sa double majorité au congrès, il peut changer significativement la politique intérieure américaine. Mais pendant ce temps, Trump travaille à renforcer son culte de la personnalité dans le parti républicain. Il a été chassé des grandes plateformes des réseaux sociaux, mais il cherche à revenir à l’avantscène. Le 26 juin, il tiendra une super-assemblée partisane en Ohio. Quel sera l’impact de son discours sur les tensions sociales ? Plus ces tensions augmenteront, plus elles complexifieront la tâche de Biden, moins il pourra exercer un leadership mondial.
2 Combien d’inflation ?
Les facteurs d’inflation sont de plus en plus nombreux : emprunts gouvernementaux élevés, pénuries de main-d’oeuvre dans plusieurs pays, nouvelles règles de taxations imminentes pour les multinationales et pour les entreprises polluantes, pénuries de matières premières dans plusieurs secteurs… Un peu d’inflation est souhaitable, ne serait-ce que pour diminuer la valeur des dettes. Mais où l’inflation s’arrêtera-t-elle et jusqu’à quel point les taux d’intérêt augmenteront-ils ? En théorie, ils pourraient retourner là où ils étaient y a encore quelques années sans causer trop de problèmes. Mais une inflation qui s’emballerait pourrait peser lourdement sur la croissance. Elle affaiblirait la marge d’action des gouvernements.
3 Où va la Chine ?
Les nouvelles qui proviennent de Chine sont de plus en plus mauvaises. Le génocide culturel au Xinjiang, l’écrasement du mouvement démocratique à Hong-kong, les mensonges sur la COVID-19 dans le pays, la pression sur Taïwan, l’expansion territoriale en mer de Chine sont des problèmes connus. Mais le gouvernement de XI Jinping semble chaque jour devenir un peu plus paranoïaque et radical. Il vient de lancer à travers le pays une vaste chasse aux espions qui collaboreraient avec des puissances étrangères. Collaborer avec des puissances étrangères, c’est surtout s’opposer à Xi et à sa clique. Les Chinois ont déjà joué dans ce film pendant la Révolution culturelle.
4 Quelles avancées pour l’iran et pour l’islamisme ?
Il faut une bonne dose de naïveté pour croire que l’iran ne construira pas de forces nucléaires. Dans son sillage, l’iran risque d’entraîner la nucléarisation de plusieurs autres pays de la région. Comment des fondamentalistes islamistes utiliseraient-ils cet armement ? Washington semble abandonner la neutralisation de l’iran et de l’islamisme au profit de la lutte contre la Chine, jugée plus urgente. Pendant ce temps, l’islamisme progresse partout, en particulier en Afrique.
5 Où va l’inde ?
La pandémie a fait ressortir l’incompétence du gouvernement de Narendra Modi. Sa mauvaise gestion est telle que des fonctionnaires sont entrés en rébellion ouverte contre lui. En réponse aux critiques, Modi s’enferme dans le personnage d’un gourou et il exacerbe le nationalisme hindou.