Tir groupé de l’opposition sur le ministre Boulet
« Vision passéiste », « déni », « manque de plan », l’opposition a vivement critiqué les propos du ministre du Travail et de l’emploi, Jean Boulet, qui ne croit pas qu’une hausse des salaires soit nécessaire dans un contexte de pénurie.
« Il y a une contradiction flagrante entre le premier ministre et son ministre qui est quand même responsable de la politique sur la main-d’oeuvre ! S’il pense que ça ne passe pas par une augmentation de salaire, ça passe par quoi ? Il y a absence de plan réel », a réagi Monsef Derraji, porte-parole libéral en matière de travail et d’emploi.
La semaine passée, le premier ministre François Legault avait estimé qu’une augmentation salariale était inévitable dans certains secteurs.
PAS NÉCESSAIRES, LES AUGMENTATIONS
Mais jeudi, le ministre Boulet a estimé que les jeunes travailleurs ne souhaitaient pas nécessairement obtenir un meilleur salaire. Selon lui, les employeurs doivent miser sur la qualité de vie et des horaires flexibles.
« Je ne sais d’où sort cette idée-là que les jeunes ne veulent pas de meilleurs salaires. C’est peut-être sa volonté à lui, mais ce n’est pas basé sur la réalité du terrain », a souligné Alexandre Leduc, porte-parole de Québec solidaire en matière de travail.
Selon lui, le Québec a pris du retard face à l’ontario sur la question du salaire minimum. « On est encore à 13,50 $, c’est franchement ridicule lorsqu’on se compare à d’autres provinces », a-t-il affirmé.
Le député solidaire ne croit pas qu’une telle hausse entraînerait une spirale inflationniste ou davantage de décrochage scolaire. « L’argent qui serait gagné par les travailleurs n’irait pas dans un paradis fiscal, mais dans la consommation, le restaurant du coin, dans l’économie locale », a-t-il estimé.
Pour le Parti québécois, les propos du ministre sont « passéistes » et il est primordial d’atténuer les inégalités sociales.
« Les augmentations salariales sont essentielles pour contribuer au rehaussement du pouvoir d’achat des Québécois », a indiqué Sylvain Gaudreault, porte-parole péquiste en matière de travail.