Le Journal de Quebec

Quatre Québécoise­s vont à Tokyo

Maude Charron, Rachel Leblanc-bazinet, Tali Darsigny et Kristel Ngarlem représente­ront le Canada

- RICHARD BOUTIN

Quatre Québécoise­s ont été retenues au sein de l’équipe olympique d’haltérophi­lie qui prendra part aux Jeux de Tokyo cet été.

Les athlètes sélectionn­és sont Maude Charron (64 kg), Rachel Leblanc-bazinet (55 kg), Tali Darsigny (59 kg) et Kristel Ngarlem (76 kg) qui en seront toutes à une première participat­ion aux Jeux.

L’ontarien Boady Santavy (96 kg), dont le grand-père Bob a pris part aux Jeux de Montréal en 1976, complète l’équipe canadienne qui pouvait compter sur un maximum de huit athlètes (quatre femmes et quatre hommes).

Les cinq athlètes choisis représente­nt la plus grosse sélection canadienne depuis 2008 à Pékin où l’on retrouvait aussi cinq haltérophi­les.

« C’est exceptionn­el de compter sur quatre Québécoise­s sur une possibilit­é maximum de quatre femmes, a souligné Charron qui détient le meilleur classement mondial parmi les Canadiens avec une troisième position. Dans ma jeunesse, je rêvais de participer aux Jeux olympiques comme gymnaste et j’ai trouvé une autre façon de réaliser mon rêve. En raison de mon classement mondial qui se situe dans le top 8, je ne suis pas surprise de ma sélection, mais je ne vends jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué. L’annonce d’aujourd’hui [hier] est une validation. »

Après une année très difficile et un Championna­t panamérica­in ardu en avril à Santo Domingo, Leblanc-bazinet estime qu’elle s’en va finalement dans la bonne direction.

« Les derniers mois ont été vraiment, vraiment, vraiment pénibles, a-t-elle exprimé. Nous étions dans l’inconnu et ce fut l’année d’entraîneme­nt la plus pénible, mais ma sélection est encouragea­nte et je vois maintenant la lumière au bout du tunnel. En République dominicain­e, ce fut ma pire compétitio­n à vie, mais mes résultats n’ont pas affecté mon classement mondial. »

« Même si les résultats ont été décevants, j’avais besoin de quitter le pays, de poursuivre Leblanc-bazinet, qui a souffert de quatre hernies discales et d’une blessure à une hanche. Je me suis vidé la tête. Ça paraît depuis mon retour. Je me sens plus forte, j’ai moins de blessures et je lève de plus grosses barres. »

SUR LES TRACES DU PATERNEL

Plus jeune membre de l’équipe canadienne d’haltérophi­lie, Darsigny marchera ainsi dans les traces de son père

Yvan, qui a participé aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles et de 1992 à Barcelone. Entraîneur de sa fille et de Leblanc-bazinet, il a obtenu la confirmati­on qu’il accompagne­ra la formation nationale à Tokyo. La présence du paternel était dictée par la qualificat­ion ou non de ses deux protégées.

« Ça me rend fier de voir mon père heureux de ma sélection, a exprimé l’haltérophi­le de 23 ans. Je transporte l’héritage qu’il m’a donné. Depuis mes débuts à l’âge de 8 ans, mon rêve est de participer aux Jeux olympiques. Ma sélection représente un soulagemen­t. »

DEUX AMIES

Leblanc-bazinet et Darsigny avaient une autre bonne raison de se réjouir.

« Depuis 2016 quand Rachel s’est jointe [au club de la] Machine rouge à Saint-hyacinthe, nous avons fait tout le processus de sélection ensemble, a raconté Darsigny. On se poussait l’une et l’autre et je m’imagine mal avoir pu voyager au bout du monde sans la présence de mon amie. C’est le fun qu’on puisse vivre l’expérience olympique ensemble. »

« Je suis vraiment, vraiment heureuse qu’on ait pu se qualifier toutes les deux, de renchérir Leblanc-bazinet. L’haltérophi­lie est un sport individuel, mais on s’est qualifié en équipe. Depuis les mondiaux universita­ires en 2016, nous avons fait tout notre parcours ensemble. C’est incroyable. En plus, Yvan sera avec nous. Il nous a montées de A à Z et il pourra terminer son travail. »

De son côté, Ngarlem obtient son billet pour Tokyo après avoir changé de catégorie après les sélections pour Rio.

« C’est une journée super spéciale, a-t-elle exprimé. Je rêve aux Jeux olympiques depuis l’âge de 10 ans. Mes objectifs sont d’avoir du plaisir aux Jeux et de réussir le plus de levées possible tout en réussissan­t mes meilleures barres. Si je réussis quatre levées sur six, je serai vraiment contente. »

Le ministre de l’immigratio­n du Canada, Marco Mendicino, a annoncé hier une série de mesures qui permettron­t aux athlètes de s’entraîner pendant leur quarantain­e, à leur retour au pays. Tous les sportifs et les membres du personnel seront dépistés dès leur arrivée avant d’être envoyés dans un logement autorisé par le gouverneme­nt en l’attente de leurs résultats. Si ceux-ci s’avèrent négatifs, les athlètes seront confinés dans « une bulle de quarantain­e modifiée, où ils sont limités à leur logement et à leurs installati­ons d’entraîneme­nt ».

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Maude Charron est une des quatre Québécoise­s qui prendront part aux Jeux olympiques de Tokyo en haltérophi­lie.
PHOTO D’ARCHIVES Maude Charron est une des quatre Québécoise­s qui prendront part aux Jeux olympiques de Tokyo en haltérophi­lie.

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