Le Journal de Quebec

DEVANT À 48 ANS

L’anglais Richard Bland à égalité en tête de l’omnium des États-unis

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Il n’y a pas que Phil Mickelson qui sait se démarquer malgré l’âge dans un tournoi du Grand Chelem. À l’approche de la cinquantai­ne, Richard Bland trône au sommet du tableau à la 121e édition de l’omnium des États-unis, disputé à Torrey Pines.

À égalité avec Russell Henley en vertu d’une fiche de -5, l’anglais de 48 ans est le plus vieux meneur ou comeneur de l’histoire du US Open après 36 trous.

Qui plus est, il est le 18e golfeur âgé de 40 ans et plus à se trouver dans cette position, selon le réputé statistici­en Justin Ray. Parmi les 17 précédents, deux ont ensuite soulevé le trophée. Bland et Henley possèdent un coup d’avance sur Louis Oosthuizen et Matthew Wolff. Bubba Watson et Jon Rahm suivent à -3.

D’OÙ SORT-IL ?

La question se pose.

Bland évolue sur le circuit européen depuis plus de deux décennies. Il a gagné son billet pour sa deuxième participat­ion à l’omnium américain en remportant l’une des trois épreuves du circuit servant entre autres de qualificat­ion au championna­t.

Depuis 1996, l’anglais n’avait pas remporté de tournoi. Il a mis fin à sa disette lors du Masters britanniqu­e au Belfry, le 15 mai, après avoir participé à 478 tournois en carrière. Il est ainsi devenu le golfeur le plus âgé du circuit à savourer une première victoire. C’était une semaine avant le sacre de Phil Mickelson au Championna­t de la PGA d’amérique.

« C’est une année pour nous, les vieillards », a-t-il plaisanté après sa ronde de 67 (-4), hier, alors qu’il figurait seul au sommet en milieu de journée. Sage, il ne voulait pas s’emballer trop vite. Il n’avait accompli que la moitié du chemin.

Mais au fil de sa carrière, Bland a toujours bataillé avec vigueur. À trois reprises, il a perdu sa carte du circuit européen et a été rétrogradé avec les jeunes du Challenge Tour. Quand il l’a récupérée à l’âge de 46 ans, en 2019, il a écrit une nouvelle page d’histoire en devenant le plus vieux golfeur à réussir l’exploit.

« Quand je les avais perdues, je me demandais bien ce que je ferais de ma peau. Devrais-je me trouver un emploi dans un bureau ? Je n’étais pas assez intelligen­t, a-t-il raconté d’un ton sympathiqu­e. J’étais effrayé, mais j’étais toujours le gars qui baissait la tête et qui travaillai­t fort. Je savais que j’avais le jeu pour rivaliser face aux meilleurs. »

BIEN ADAPTÉ

Cette semaine, à Torrey Pines, il fait pareil. À sa quatrième présence dans un tournoi du Grand Chelem, il s’appuie sur ses expérience­s antérieure­s. Après tout, il a tenté de se qualifier au US Open quatre fois, et trois autres fois à l’open britanniqu­e.

S’il obtient du succès jusqu’à présent et qu’il fait tourner les têtes par son inspiratio­n, c’est que le South Course épouse bien son oeil. « Il s’étend devant moi. C’est le style de parcours que j’aime. Rien ne te saute au visage ou ne te surprend », a-t-il signalé.

EN VRAC

Le South Course de Torrey Pines a joué avec les nerfs de Jon Rahm, hier. Reconnu pour son tempéramen­t plutôt bouillant, l’espagnol a démontré sa frustratio­n tandis qu’il a raté neuf des 14 allées et sept des 18 verts en coups prescrits en plus de visiter les fosses. Malgré tout, il a signé une carte de 70 (-1) grâce à trois moineaux.

À certains moments, on croyait qu’il perdrait son sang-froid. Évidemment, il a répondu aux questions sur le sujet.

« Vais-je un jour échapper à ce genre de questions ? », s’est-il interrogé en point de presse en les prenant avec un grain de sel. « Je n’ai jamais perdu les pédales. J’étais frustré sur certains trous, comme au 13e où j’ai commis un boguey en raison d’un coup trop à court qui est tombé en très mauvaise position. Sinon, j’avais un bon élan et je n’obtenais pas les résultats escomptés. J’étais parfois plus vocal, mais je n’ai jamais perdu le contrôle de mes émotions. »

Les Canadiens Corey Conners et Taylor Pendrith n’ont pas résisté au couperet, fixé à +4. Adam Hadwin a légèrement chuté au classement avec une carte de +1 en deuxième ronde. Avec un score de 67 (-4), Mackenzie Hughes a grimpé au 7e échelon.

Jordan Spieth et Phil Mickelson ont résisté au couperet.

Le jeune Viktor Hovland a déclaré forfait, hier, alors qu’il se trouvait au 10e fanion. Embêté par des grains de sable dans l’oeil depuis son échauffeme­nt, le jeune golfeur de 23 ans était à +6 dans sa deuxième ronde lorsqu’il a décidé de se retirer après deux visites de l’équipe médicale.

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PHOTO AFP Richard Bland en surprend plusieurs, lui qui se retrouve à égalité en tête de l’omnium des États-unis à l’aube des rondes du week-end.

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