Harry Kane ou bien l’homme invisible
Le réveil du joueur vedette de l’angleterre est attendu
LONDRES | (AFP) Quelqu’un a-t-il des nouvelles de Harry Kane? Déjà en difficulté lors du premier match de l’angleterre à l’euro, face à la Croatie, le capitaine des Three Lions a erré hier à Wembley face à l’écosse (0-0), et son début de compétition raté est un sujet de préoccupation pour son équipe.
Meilleur buteur de la dernière Coupe du Monde, meilleur buteur et meilleur passeur de Premier League, capitaine de sa sélection, Kane est logiquement très attendu lors de cet Euro que l’angleterre débute à domicile avec trois matches de poule à Wembley.
L’idée communément admise est que les Anglais n’iront pas bien loin sans un Kane affûté et efficace. Contre les Croates, il avait été emprisonné par la solide charnière Caleta Car-vida. Mais les Anglais s’étaient imposés (1-0), avaient été plutôt convaincants, et la performance mitigée de Kane pouvait aussi s’expliquer par le malaise cardiaque la veille de Christian Eriksen, qui a été pendant plusieurs années son équipier à Tottenham.
Hier face aux Écossais, vaillants mais pas précisément géniaux, il a été proprement invisible avant sa sortie à la 74e minute, son deuxième remplacement en deux matches, signe que son coach, Gareth Southgate, ne peut pas se satisfaire d’aussi peu.
Sa meilleure action est venue en début de première période, avec une tête plongeante de peu à côté, alors qu’il était... hors-jeu. Pour le reste, rien ou presque avant la pause, avec en tout et pour tout dix ballons touchés, une misère.
PEU INSPIRÉ
Après le repos, il n’a pas été beaucoup plus inspiré, en oubliant de couper au premier poteau sur un centre de Shaw (46e). À la 57e minute, le grand avant-centre (1,88 m) des Spurs a enfin mis en route son moteur, avec une remontée de balle intéressante, interrompue de façon illicite par la défense écossaise.
Ensuite ? Une frappe contrée (59e), une remise avortée vers la nouvelle star Jack Grealish (68e), puis à nouveau le désert jusqu’à ce qu’il laisse sa place à Marcus Rashford. Dans une équipe qui n’a semblé avoir de l’allant que pendant les 10 premières minutes, Kane n’a certes pas été très bien aidé par la jeune garde qui l’épaule au sein d’une des sélections anglaises les plus vertes de l’histoire avec à peine 25 ans de moyenne d’âge.
PAS EN FORME
Mais Kane a aussi donné le sentiment d’être loin de sa meilleure forme, lent et lourd dans ses déplacements. Il faut dire que la saison a été longue avec Tottenham, où il s’est montré comme d’habitude indispensable avec 23 buts et 14 passes décisives en championnat.
La suite pourtant n’est pas encore écrite et on lui prête des envies d’ailleurs, après une vie dans le club du nord de Londres. Manchester City pourrait être intéressé et pourrait l’intéresser. Mais en attendant, c’est l’angleterre qui a besoin de Harry Kane, l’homme aux 34 réalisations et 13 passes décisives en 56 sélections. Pas celui qui s’est égaré hier à Wembley.