Le Journal de Quebec

DES PEINES PLUS SÉVÈRES EXIGÉES

Le nouveau patron des poursuites criminelle­s Patrick Michel en entrevue

- CLAUDIA BERTHIAUME

Le DPCP se donne la mission d’être plus transparen­t avec les citoyens, tant pour expliquer les décisions parfois controvers­ées que pour rectifier le tir lorsque nécessaire.

« Je constate qu’il y a plus à faire en matière de communicat­ions. [...] Je suis conscient que les attentes de la population envers l’imputabili­té personnell­e des dirigeants n’ont jamais été aussi élevées », a noté Me Patrick Michel.

Si on a rarement vu sa prédécesse­ure, Me Annick Murphy, faire des sorties publiques, cela devrait changer avec l’arrivée du nouveau patron du DPCP.

PLUS PRÉSENT

En poste depuis deux mois, celui-ci a déjà lancé une réflexion pour voir comment son organisati­on peut améliorer ses contacts avec la population et démystifie­r son rôle dans la sphère judiciaire.

« On veut déterminer dans quels cas il est nécessaire ou opportun de faire des sorties médiatique­s pour expliquer des décisions qu’on prend qui sont controvers­ées ou qui pourraient affecter la confiance du public en notre institutio­n ou envers la justice », a dit Me Michel.

Bien que le DPCP ait déjà une porte-parole officielle, Patrick Michel affirme qu’il n’hésitera pas à prendre lui-même la parole lorsque cela s’impose.

« Par exemple, lorsqu’il y a lieu d’admettre une erreur qu’on a pu faire ou de constater un dysfonctio­nnement dans nos pratiques et s’engager à le corriger. »

Dans d’autres cas, il entend aussi laisser plus de place aux procureurs qui oeuvrent directemen­t sur le terrain.

Dernièreme­nt, Me Caroline Buist, l’une des avocates qui a fait condamner le tueur Benoit Cardinal, a été interviewé­e sur le plateau de Tout le monde en parle.

« C’est ma volonté qu’on nous voie plus dans un cadre où on rejoint monsieur et madame Tout-le-monde qui ont des attentes à notre égard qui sont tout à fait légitimes », a résumé Me Michel.

PAS BESOIN D’ÊTRE PARFAITE

Le patron du DPCP sait aussi qu’il y a beaucoup à faire quant à la perception erronée des gens selon laquelle la majorité des agresseurs sexuels s’en sortent, perception qui a pris de l’ampleur après les acquitteme­nts d’éric Salvail et de Gilbert Rozon.

« On a toujours eu au DPCP une certaine pudeur à mettre en valeur ou à promouvoir des dossiers où on obtient des condamnati­ons », a-t-il souligné, ajoutant que cela pourrait changer.

Et pour lui une chose est claire : « On ne cherche pas, nous, la victime parfaite. On aura probableme­nt de la démystific­ation à faire par rapport à ce concept que le système exige la victime parfaite », a dit Me Michel, faisant écho au documentai­re sur ce thème réalisé par les journalist­es Monic Néron et Émilie Perreault, qui prend l’affiche le 30 juin.

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