Le Journal de Quebec

Elle veut que justice soit faite pour sa soeur tuée

Tiffany Morrison a disparu en 2006 près de chez elle

- CLARA LOISEAU

Depuis 15 ans maintenant, Melanie Morrison mène un combat sans relâche pour faire élucider l’affaire de la disparitio­n et de la mort de sa jeune soeur Tiffany qui avait 24 ans.

« Je continuera­i toujours de me battre pour Tiffany, pour garder vivants sa mémoire et son histoire et, surtout, pour que justice lui soit rendue. C’est ma petite soeur, j’ai toujours veillé sur elle et je continue de le faire », confie Melanie Morrison, devant le mémorial qui a été construit dans le boisé où le corps de sa soeur, Tiffany, a été retrouvé il y a 11 ans.

Tiffany Morrison avait 24 ans lorsqu’elle a disparu le soir du 18 juin 2006 après une sortie dans un bar de Lasalle, à Montréal.

La jeune mère n’avait pas prévu de rentrer tard et a pris un taxi, avant minuit, pour rentrer chez elle, comme elle l’avait promis à sa mère.

Mais Tiffany n’arrivera finalement jamais. Et c’est seulement quatre ans plus tard, le 31 mai 2010 que son corps a été découvert dans un boisé, à quelques centaines de mètres de chez elle, dans la communauté autochtone de Kahnawake.

« Ce qui a été confirmé, c’est qu’elle a pris le taxi avec une autre personne de la communauté [de Kahnawake]. Ce n’était pas son ami et elle n’était pas sortie à Lasalle avec (lui) », raconte Mme Morrison.

Mais selon cette dernière, le témoignage rendu par l’individu ne tient pas la route.

« Il disait qu’il ne se souvient pas pourquoi il était parti plus tôt que prévu, qu’il est descendu le premier de la voiture alors que ça n’a pas de sens. Et puis, il a refusé de se soumettre au polygraphe trois jours après avoir accepté », soutient Mme Morrison.

Pour Mme Morrison, le problème est que dès le départ, l’enquête a été difficile.

« Il a fallu attendre qu’on découvre son corps pour que la Sûreté du Québec nous aide alors qu’on la cherchait. Il faut qu’il y ait plus d’ouverture et de volonté d’aider », soupire Mme Morrison.

GARDER SA MÉMOIRE

Chaque année autour du 18 juin, Melanie Morrison redouble d’efforts pour faire circuler la photo de sa soeur, que ce soit sur les réseaux sociaux, des t-shirts ou des affiches. Elle espère ainsi que des témoins ou toute autre personne ayant de l’informatio­n à propos de la disparitio­n de sa soeur l’aident à élucider ce meurtre.

« Ce n’est pas juste pour elle, c’est aussi pour toutes les femmes autochtone­s qui n’ont pas eu de justice et qui ne sont toujours pas écoutées », lance Mme Morrison.

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